L'euro était orienté vendredi soir à la baisse face au dollar, affaibli par l'inflation en zone euro et ne parvenant pas à profiter de façon pérenne d'un accès de faiblesse du billet vert. En début de soirée, l'euro valait 1,2040 dollar contre 1,2068 dollar jeudi soir.
La monnaie unique européenne montait face à la devise japonaise, à 136,27 yens pour un euro - grimpant même en matinée à 136,64 yens, un nouveau sommet depuis mi-octobre - contre 136,03 yens jeudi soir.
Le billet vert aussi gagnait du terrain face à la monnaie nipponne, à 113,17 yens pour un dollar contre 112,72 yens la veille.
"L'euro est plus bas face au dollar sur la journée car le ralentissement du taux d'inflation en zone euro a exercé de la pression sur la monnaie unique", a observé un analyste.
La hausse des prix à la consommation en zone euro s'est affichée à 1,4% sur un an en décembre après 1,5% en novembre, restant obstinément sous le niveau cible de 2%.
"La faiblesse persistante de l'inflation en zone euro pourrait pousser (le président de la Banque centrale européenne) Mario Draghi à maintenir en place la politique monétaire accommodante de la BCE", a expliqué cet analyste.
En outre, "l'euro a connu une bonne période récemment alors c'est aussi une excuse pour engranger quelques bénéfices" sur la monnaie unique, a souligné l'analyste.
L'euro avait fortement progressé jeudi face au dollar après la publication d'indicateurs sur le secteur des services dans plusieurs grands pays de la zone euro, en particulier en Allemagne, bien reçus par les cambistes. Il avait ainsi atteint 1,2089 dollar, un nouveau sommet en quatre mois. Depuis la fin 2017, les indicateurs en zone euro sont prometteurs et portent la monnaie unique.
Dans ce contexte, les cambistes ont au final fait peu de cas de la publication d'un rapport jugé décevant sur l'emploi et le chômage aux Etats-Unis pour décembre. L'économie américaine a créé 148.000 nouveaux emplois en décembre, alors que les analystes s'attendaient à 188.000 embauches nettes après 252.000 créations d'emplois en novembre (chiffre révisé à la hausse).
Dans un premier temps, le dollar, qui était en petite hausse auparavant, s'était trouvé affaibli par ce rapport, mais les cambistes ont rapidement choisi de passer outre ces données, se tournant désormais vers les indicateurs majeurs prévus la semaine prochaine. Les cambistes décortiqueront ainsi les données sur les prix à l'importation aux Etats-Unis mais surtout l'inflation, en quête d'indices sur les perspectives de la politique monétaire américaine.
Actuellement, la Réserve fédérale américaine (Fed) prévoit de relever trois fois ses taux d'intérêt en 2108, comme en 2017, mais les observateurs ne voient actuellement pas l'institution accélérer son resserrement monétaire si les données, en particulier sur l'inflation, ne montrent pas plus de signes d'amélioration.
Vendredi après-midi, la livre britannique montait face à la monnaie unique européenne, à 88,78 pence pour un euro, comme face au billet vert, à 1,3562 dollar pour une livre. La devise suisse montait face à l'euro, à 1,1739 franc suisse pour un euro, après avoir atteint en matinée1,1778 franc, son niveau le plus faible depuis mi-janvier 2015.
La monnaie suisse se stabilisait aussi face à la devise américaine, à 0,9749 franc pour un dollar.
La monnaie chinoise a terminé en hausse face au billet vert, à 6,4885 yuans pour un dollar dans l'après-midi- son niveau de fin d'échanges le plus fort depuis fin avril 2016 - contre 6,4935 yuans jeudi à la même heure.
