Nouvel An Amazigh à Laghouat: des coutumes et rituels ancrés à portée agricole

Publié par DKNews le 14-01-2018, 16h37 | 56

Des coutumes et rituels sociaux à haute signification d’un attachement aux activités agricoles et à la terre demeurent ancrés auprès de la population de Laghouat qui oeuvre à les perpétuer par des festivités revivifiantes dans le cadre de la célébration du Nouvel An amazigh.

"El-Aâm El-Guedim", nom donné à la nuit du 12 janvier pour exprimer la fin d’une année, et l’avènement d’une nouvelle  "Aâm Djedid" sont des repères calendaires adoptés par les laghouatis pour célébrer, comme à de coutumes, Yennayer, Nouvel an amazigh, selon des personnes âgées de la wilaya de Laghouat.

Dans ce sens, Hadja Oum-El-Kheir, octogénaire vivant à la cité El-Wiam (concorde) à Laghouat, n’a pas hésité à apporter son témoignage quant à l’authenticité de ce patrimoine ancestral.

Elle avance une panoplie de termes intimement liés à cette  fête, dont le mois de ‘‘Doujember’’ ou ‘‘Jember’’ (décembre), ‘‘Nayer’’ (janvier), ‘‘Mardoud’’ (plat traditionnel), en sus d’autres idiomes rituels pour cette nuit, dont ‘‘Doujember mat’’ (l’année se termine) et EL-Aâm Khech’’ (la nouvelle année est entamée).

El-Hadja expliqué que le jour du 12 janvier ‘‘Yennayer’’ est mis à profit également par les chasseurs pour organiser des sorties de en  forêts, dont les gibiers obtenus (lièvres ou perdrix) servent à agrémenter le plat festif de la soirée, suivi de gâteaux traditionnels.

Le plat du ‘‘Mardoud’’ (Berkoukes), poursuit-elle, se prépare en cette  nuit pour perpétuer la tradition de ‘‘Tekhlat El-Borma’’, un rite consistant à ajouter un grain de fève ou de pois-chiche qui présagera pour le chanceux qui le trouvera dans la sauce qui lui est servie d’une année de prospérité et de chance.

Dans le même cadre, Hadj Tahar Sahnoun, de Laghouat, a indiqué que cette nuit qui marque la fin du mois de Doujember (31 décembre au 12 janvier), dicte, selon le rituel local, de prendre toujours des repas chauds pour  éviter tout risque sur la santé.

Des familles d’Aflou et de Hassi-R’mel (au Nord et Sud de Laghouat respectivement), sont unanimes sur les traditions qu’elles ont en partage, bien que vivant dans des régions différentes, avec différentes catégories de la société algérienne dans la célébration de Yennayer, et leur attachement à leur riche legs culturel et civilisationel.

La wilaya de Laghouat a abrité, dans le cadre des festivités commémoratives de Yennayer, une exposition de produits de l’artisanat, d’habits traditionnels et de pâtisserie, avec la participation d’exposants et d’associations issus des wilayas de Laghouat, Ghardaïa, Tamanrasset, Batna, Tizi-Ouzou et Bouira.

 

Le programme de cette fête a comporté, outre cette exposition tenue à la maison de la culture ‘‘Tekhi Abdallah Benkeriou’’, la projection de films amazighs ainsi que des communications sur l’histoire de Yennayer et le patrimoine populaire.