Grippe: Création d'un virus mutant offrant l'espoir d'un vaccin plus efficace

Publié par DKNews le 20-01-2018, 15h33 | 40

Des chercheurs ont créé en laboratoire un   virus mutant de la grippe qui, selon des expériences sur des animaux,   pourrait permettre de produire un vaccin beaucoup plus efficace contre   cette infection, selon leurs travaux publiés jeudi dans Science. 

Ce virus a provoqué de très fortes réponses immunitaires chez les animaux   et ce contrairement aux différentes souches du virus de la grippe en   circulation.  Cette capacité du virus de la grippe à échapper au système immunitaire   fait qu'il faut produire un nouveau vaccin tous les ans pour répondre aux   variations saisonnières de cet agent viral. 

Cela explique que l'efficacité des vaccins varie de 30 à 60% selon les   années et qu'une amélioration de la protection est considérée comme une   priorité de santé publique face au risque notamment de pandémie. 

Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, la grippe affecte cinq millions   de personnes par an et fait jusqu'à 650.000 morts.  Pour créer cet agent pathogène mutant, les chercheurs ont entièrement   séquencé le génome de plusieurs virus de la grippe et identifié les gènes   qui leur permettent d'échapper à la première ligne de défense de   l'organisme contre ces virus. 

En provoquant des mutations de ces gènes dans un seul virus, les   virologues ont pu créer une souche capable de bien se multiplier dans des   cultures en laboratoire dont la virulence était réduite, des propriétés   désirées pour produire un vaccin efficace.  Les souris et furets inoculés avec ce virus ont eu des réactions   immunitaires plus fortes conduisant à une protection robuste contre de   multiples souches virales de la grippe. 

"Cette approche pourrait être un pas vers un vaccin universel contre la   grippe", estiment dans un éditorial qui accompagnait l'étude John Teijaro   et Dennis Burton du Scripps Research Institute en Californie. Ils   soulignent également dans la revue américaine que les obstacles de taille   subsistent avant de mener des essais cliniques. 

Il faut encore mener plus d'expériences animales avant d'envisager de   produire un vaccin basé sur cette étude, expliquent les chercheurs, dont   Ren Sun, professeur de biologie moléculaire à la faculté de médecine de   l'université de Californie à Los Angeles (UCLA), le principal auteur.