Rohingyas: Le programme de retours ne débutera pas dans les délais prévus

Publié par DKNews le 22-01-2018, 16h11 | 27

Les retours de réfugiésrohingyas en Birmanie ne commenceront pas mardi, date limite que s'étaient fixée Dacca et Naypyidaw pour débuter ces rapatriements, a affirmé lundi un responsable bangladais. "Nous n'avons pas fait les préparatifs nécessaires pour renvoyer les gens à partir de demain. Il faut encore beaucoup de préparation", a déclaré Abul Kalam Azad, responsable du département d'aide aux réfugiés et de rapatriement du Bangladesh.

Le Bangladesh et la Birmanie avaient signé le 23 novembre dernier un accord encadrant le retour de réfugiés rohingyas arrivés au Bangladesh depuis octobre 2016, ce qui concerne potentiellement 750.000 personnes. Ces rapatriements devaient à l'origine commencer "sous deux mois", soit le 23 janvier au plus tard.

Près d'un million de musulmans rohingyas se trouvent actuellement dans de gigantesques camps de réfugiés du sud du Bangladesh. Environ 655.000 d'entre eux ont fui la Birmanie depuis fin août pour échapper à une campagne de violence menée par l'armée contre eux et considérée par les Nations unies comme une épuration ethnique. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a exprimé récemment son inquiétude quant aux conditions du retour des Rohingyas prévues dans l'accord passé entre la Birmanie et le Bangladesh.

Selon lui, ces retours doivent se faire sur une base de volontariat et les Rohingyas doivent être autorisés à retourner dans leurs propres maisons. Sous la pression diplomatique, la Birmanie a promis de rapatrier les réfugiés s'ils peuvent prouver qu'ils habitaient auparavant en Birmanie. Plus de 655.000 Rohingyas de l'Etat Rakhine en Birmanie ont trouvé refuge au Bangladesh pour fuir une campagne de violence de l'armée birmane.

Ils s'ajoutent aux 300.000 Rohingyas ayant déjà rejoint ces camps bangladais pour fuir la violence dans cet Etat à majorité bouddhiste.

Les musulmans rohingyas représentent la plus grande population apatride du monde depuis que la nationalité birmane leur a été retirée en 1982, sous le régime militaire. Victimes de discriminations, ils n'ont pas de papiers d'identité, ne peuvent pas voyager ou se marier sans autorisation.

Et ils n'ont accès ni au marché du travail ni aux services publics comme les écoles et hôpitaux. Un rapport de Médecins sans frontières estime lui qu'au moins 6.700 Rohingyas ont été tués entre fin août et fin septembre.