HCA: Publication du premier témoignage en langue amazighe sur l'histoire de la révolution nationale

Publié par DKNews le 23-01-2018, 14h56 | 32

Le secrétaire général du Haut-commissariat pour l'amazighité (HCA), Si Hachemi Assad a annoncé lundi la publication du premier témoignage en langue amazighe sur l'histoire de la révolution nationale, à travers la traduction de l'ouvrage «Les armes de la liberté» du moudjahid Boudaoud Mohamed dit Si Mansour.

Présentant cette nouvelle publication au café littéraire, organisé au siège du HCA, en présence de moudjahidine et d'intellectuels, M. Assad a indiqué que «la publication de cet ouvrage s'inscrit dans le cadre de la convention signée en 2016 entre le HCA et le ministère des moudjahidine, en vue de traduire tous les témoignages historiques en langue amazighe», ajoutant que «l'amorce de ce processus intervient en 2018 avec la traduction du livre du moudjahid Si Mansour, outre d'autres projets en cours d'élaboration».

L'ouvrage «a été publié par une maison d'édition privée conformément à un cahier des charges précis, en vue d'assurer la vente de ce livre, qui sera distribué aux écoles, associations culturelles et espaces de lecture», a-t-il précisé, ajoutant que cet écrivain a été choisi par «une commission de lecture installée au niveau du HCA».

Le témoignage du moudjahid Boudaoud a été écrit en caractères latins, car «la codification graphique de Tamazight en caractères latins est de rigueur depuis le début de l'enseignement de Tamazight à l'université en 1990 et le HCA utilise les caractères latins codifiés conformément aux recommandations d'un colloque scientifique.

Ce caractère est adopté également par les quatre instituts de langue et de culture amazighes à Bouira, Tizi-Ouzou, Bejaia et Batna». La généralisation de tamazight «implique l'ouverture sur l'écriture de la langue amazighe en caractères Tifinaghs codifié et en lettres arabes codifiées, outres l'utilisation des caractères latins», a-t-il estimé, soulignant que «le choix des trois alphabets est objectif et imposé par la conjoncture actuelle».

Le recours aux lettres latines dans l'écriture de tamazight est dicté par «l'absence d'initiatives sur l'écriture de Tamazight en lettres arabes depuis 29 ans», a indiqué le même responsable, ajoutant que «l'Académie de la langue amazighe en cours de création aura à se prononcer sur cette question». «Les prérogatives du HCA consisteront à promouvoir et à préserver Tamazight».

Le HCA «continuera à accomplir ses missions après la création de l'Académie de la langue amazighe, loin de toute ingérence il sera plutôt question de concertation, les deux établissements étant complémentaires», a-t-il affirmé. M. Assad a critiqué «certaines voix qui présentent une approche douteuse sur l'écriture de Tamazight, intrigués par la nouvelle dynamique et les acquis réalisés par cette langue», notant qu'à ce stade «il ne faut pas se précipiter ni se hâter de bruler les étapes».

Le secrétaire général du HCA a fait part des initiatives visant à promouvoir le caractère Tifinagh, annonçant la tenue d'un colloque national thématique, le 21 février prochain, à l'occasion de la journée nationale de la langue mère. Au sujet de la présentation de la traduction de son livre, le moudjahid Mohamed Boudaoud s'est dit «fier» de cette édition, avant d'ajouter «je devais traduire mon livre en Tamazight, ma langue maternelle».

Pour lui «ce témoignage se veut un hommage aux moudjahidine ayant monté des ateliers secrets pour la fabrication d'armes dans les territoires marocains durant la guerre de libération nationale et ayant eu à subir une souffrance morale et physique tout au long de la période de leur isolement du monde extérieur, par souci de discrétion».