Opep - pétrole : Le prix du panier Opep à 67,61 dollars

Publié par DKNews le 26-01-2018, 16h55 | 70

Le prix du panier de référence du brut de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) s’est établi mercredi à 67,61 dollars le baril, contre 67,32 dollars la veille, a indiqué jeudi l'Organisation sur son site web. 

Introduit en 2005, le panier de référence de l'Opep comprend quatorze (14) types de pétrole, dont le Sahara Blend (Algérie), l'Iran Heavy (Iran), Es-Sider (Libye), Basra Light (Irak), Bonny Light (Nigeria), Arab Light (Arabie Saoudite), Girassol (Angola) et le Mery (Venezuela). 

Mercredi, les cours du pétrole divergeaient en fin d'échanges européens à leur plus haut niveau depuis décembre 2014 après une dixième semaine consécutive de baisse des réserves de brut des Etats-Unis. 

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 69,81 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 15 cents par rapport à la clôture de mardi. 
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance prenait 35 cents à 64,82 dollars. 

Peu avant, dans l'après-midi, le Brent a atteint 70,43 dollars et le WTI 65,42 dollars, à leurs plus hauts niveaux depuis décembre 2014. 

Si le pétrole européen a effacé une partie de ses gains, la référence américaine est restée en hausse, alors que les réserves du terminal américain de Cushing, qui servent de référence au WTI, ont également reculé. 

Lors de la semaine achevée le 19 janvier, les réserves commerciales de brut ont baissé de 1,1 million de barils pour s'établir à 411,6 millions, quand les analystes interrogés par l'agence Bloomberg tablaient sur un recul de 2 millions de barils. 

Depuis le 10 novembre ces stocks ont baissé de plus de 47 millions de barils.  Ils sont au plus bas depuis 2015. 

Le rapport était positif, surtout que l'API (fédération privée de l'American petroleum institute) avait fait état d'une hausse des stocks de brut, selon un analyste. 

Mais la production de brut a poursuivi sa hausse, les Etats-Unis extrayant en moyenne 9,88 millions de barils par jour (mbj) contre 9,75 mbj la semaine précédente, au plus haut depuis que ces statistiques ont commencé à être compilées en 1983. 

Mais cette production est contre-balancée par une croissance mondiale qui devrait soutenir la demande d'or noir. 

Le Fonds monétaire international (FMI) a tablé lundi dernier sur une progression de la croissance mondiale de 3,9% cette année et l'an prochain, contre 3,7% initialement prévus pour ces deux années. 

«Bien que le FMI évoque quelques vents de face, ces prévisions sont très favorables à la hausse des prix du pétrole», a commenté un analyste. 

Dans son dernier rapport mensuel publié jeudi dernier, l'Opep a une nouvelle fois fait état d'un rééquilibrage du marché mais revu à la hausse ses prévisions de l'offre américaine cette année. 
L'Opep et ses partenaires dont la Russie sont tenus jusqu'à la fin de l'année en cours par un accord de réduction de leur production visant à rééquilibrer l'offre et la demande mondiale et à faire remonter les prix. 

Ces derniers se sont effectivement affermis, le baril de Brent de la mer du Nord a même franchi la barre des 70 dollars. 

Les 14 pays de cette organisation ont pompé un total de 32,42 millions de barils par jour (mb/j) en décembre, soit une petite augmentation de 42.000 barils par jour par rapport à novembre, selon l'Opep. 

Toutefois, si les pays de l'Opep et ses partenaires restent relativement disciplinés afin de limiter leur production, d'autres pays pompent sans entrave, à commencer par les Etats-Unis, qui ont connu une véritable explosion de l'exploitation des pétroles non-conventionnels. 

L'Opep a ainsi revu à la hausse la croissance de l'offre non-Opep pour 2018, croissance qui devrait atteindre 1,15 mb/j (contre une croissance de 0,99 mb/j attendue le mois dernier) pour atteindre une offre totale moyenne de 58,94 mb/j.  Cela essentiellement en raison d'une production qui devrait être plus vigoureuse que prévu jusqu'à maintenant pour les Etats-Unis et le Canada. 

La croissance de la demande mondiale pour 2018 devrait pour sa part atteindre 1,53 million de barils par jour (mb/j), une prévision légèrement relevée par rapport au mois dernier, pour atteindre une demande de 98,51 mb/j. 

De son côté, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) dans son rapport mensuel sur le pétrole publié vendredi, a estimé que le marché mondial du pétrole se resserre «rapidement» en raison de la baisse de la production du Venezuela, prévoyant en 2018 son rééquilibrage au cas où les pays de l'Opep respectent leurs engagements. 

«La chute de l'offre vénézuélienne (1,61 mb/j) a réduit la production de pétrole brut de l'OPEP à 32,23 mb/j en décembre, ce qui a permis au baril de brut de remonter au-dessus de 70 dollars en début janvier, au plus haut de trois ans», a expliqué le rapport mensuel de l'agence qui coordonne les politiques énergétiques des grandes puissances économiques. 

Elle prévoit, dans un contexte économique difficile du pays, une baisse de la production «encore plus prononcée», relevant que les sanctions financières américaines rendent encore «plus difficile» la tâche du secteur pétrolier vénézuélien. 

Par ailleurs, le marché a été également affecté par la production en Mer du Nord, engendrant ainsi une baisse de l'offre pétrolière mondiale de 405.000 bp/j par rapport au mois de novembre 2017. 
Cependant, l'agence a indiqué qu'elle maintenait sa prévision de croissance de la demande mondiale en 2018 à 1,3 million bp/j, contre 1,6 million bpj en 2017, expliquant que ce ralentissement, combiné à la hausse de la production des Etats-Unis, «risque de peser sur les cours». 

«La production de brut des Etats-Unis dépassera les 10 millions bp/j, supplantant l'Arabie saoudite et faisant jeu égal avec la Russie», a-t-elle averti, faisant état par ailleurs de la hausse des productions du Canada et du Brésil qui augmenteront l'offre hors-Opep de 1,7 million bp/j en 2018. 

«Le ralentissement de la croissance est principalement dû à l'impact de la hausse des prix du pétrole, l'évolution des schémas d'utilisation du pétrole en Chine, la faiblesse récente de la demande de l'OCDE et du passage au gaz naturel dans plusieurs pays non membres de l'OCDE», a-t-elle expliqué. 

Elle a relevé que les stocks commerciaux de l'OCDE ont diminué pour le quatrième mois consécutif en novembre, de 17,9 mb.