France : L’Observatoire national contre l’islamophobie confirme la baisse des actes antimusulmans

Publié par DKNews le 02-02-2018, 16h00 | 40

L’Observatoire national contre l’islamophobie a confirmé jeudi la baisse des actes antimusulmans en France durant l'année 2017, s'indignant toutefois du non aboutissement des plaintes déposées depuis plus d’un an. "121 actes antimusulmans contre 185 pour l’année 2016, soit 34,60 % d’actes en moins pour la période du 1er janvier au 31 décembre 2017", a indiqué le président de l'Observatoire, Abdallah Zekri, dans un bilan parvenu à l'APS, après le constat donné auparavant par le ministère de l'Intérieur faisant état d'une baisse en 2017 des actes haineux, englobant des faits racistes, antimusulmans et antisémites.

Dans les actes antimusulmans, l'Observatoire, qui dépend du Conseil français du culte musulman présidé actuellement par le Turc Ahmet Ogras, distinguent les actions, les menaces et les atteintes aux lieux de culte et cimetières. Pour les actions antimusulmanes, il a enregistré en 2017 une augmentation par rapport à 2016 (72 contre 67, soit + 7,5 %), alors que pour les menaces il y a eu l'année précédente 49 contre 118 pour la même période de 2016, soit une diminution de 58,50 %.
"Si globalement on enregistre une baisse de 34,60 %, cela concerne plus les menaces que les actions qui sont traumatisantes et qui ont augmenté de 7,5 %", a indiqué Abdallah Zekri.

En ce qui concerne les atteintes aux lieux de culte et cimetières, l'Observatoire a enregistré en 2017, "68 atteintes à des lieux de culte contre 78 en 2016, soit 12,8 % en moins et même tendance pour les atteintes aux cimetières avec 4 en 2017 contre 7 en 2016, soit 42,9 % en moins".

Le total des atteintes aux lieux de culte et cimetières musulmans a atteint le chiffre en 2017 de 72 contre 85 en 2016, soit 15,3 % en moins. Le président de l'Observatoire national contre l'islamophobie explique cette baisse des atteintes aux lieux de culte et aux cimetières par le fait que la France n’a plus connu en 2017, comme lors des années 2015-2016, des attentats terroristes "qui, très souvent, favorisent des actes antimusulmans" et également par la mise en place d’un Préfet chargé de la sécurisation des lieux de culte et la surveillance de plus de 1.100 sites musulmans par l’opération "Sentinelle".

Il y a eu également, a-t-il ajouté, une aide financière attribuée par l’Etat français pour "favoriser la sécurisation matérielle des sites religieux par le biais d’installations classiques (grilles, sas, blindage, digicodes) ou d’installations de vidéo protection", précisant que de 2015 à 2017, la communauté musulmane a bénéficié une enveloppe de 1.327.117 d'euros de subventions pour 125 projets concernant 91 sites (82 projets pour la vidéo protection d'un montant de 742.787 d'euros et 43 projets hors vidéo protection pour un montant de 584.330 d'euros).

"Pour rester dans l’analyse des actes antimusulmans, il serait intéressant de connaître, en plus de ces statistiques, le nombre d’affaires dont les coupables ont été identifiés, arrêtés et traduits devant la justice et surtout d’avoir le résultat sur leurs condamnations", a-t-il déclaré, s'indignant de "voir que des plaintes déposées depuis plus d’un an auprès de certains parquets n’ont pas abouti à ce jour et considère qu’il y a une justice à deux vitesses". Il a estimé, dans ce cadre, qu'une rencontre avec la garde des Sceaux et ministre de la Justice, Nicole Belloubet, "doit avoir lieu pour lui faire part de nos revendications".

"Ne soyons pas dupes parce que ces actes antimusulmans sont très souvent provoqués ou encouragés par des discours identitaires de certains de nos hommes politiques et autres qui ne se gênent pas de stigmatiser l’islam et les musulmans", a-t-il souligné, évoquant dans le même sens les discriminations et l’islamophobie via la cyber haine "qui, malheureusement, sont en forte progression".