Batna: Appel à valoriser l’architecture traditionnelle locale pour un tourisme durable

Publié par DKNews le 05-02-2018, 16h54 | 81

Des universitaires et des spécialistes de l'architecture ont appelé, dimanche, à Batna, à la nécessité de valoriser l'architecture traditionnelle locale pour un tourisme durable.

Les participants à une journée d'étude sur l’habitat traditionnel dans la région des Aurès ont considéré les habitations de l’ancienne dechra à Menaâ comme «un modèle pour les vieilles bâtisses de la région», en particulier celles en argile, pouvant constituer une attraction pour les touristes nationaux et étrangers de par leurs caractéristiques qu’on ne trouve nulle part ailleurs.

Spécialiste de l'architecture et du patrimoine à l'Université Batna 1, Dr Abdelhalim Assassi a affirmé, à l’APS, que l'architecture traditionnelle à base d’argile demeure un témoin depuis de nombreux siècles de l’ingéniosité de la population locale dans la sélection de matériaux naturels durables, dont la pierre à l’instar de Thikliat ou El Kalaâ, qui doit être préservé de la disparition, restauré et promu.

Ajoutant que la zone des Aurès avec ses quatre Oueds, à savoir Oued El Kantara, Oued El Arab, Oued El Abyad et Oued Abdi compotent des caractéristiques communes au modèle urbain qui repose principalement sur la pierre et l'argile, Dr Assassi a souligné que ce patrimoine bâti porte en lui les éléments de sa survie et peut être ressuscité à travers une vision nouvelle.

De son côté, Omar Dali, architecte et rénovateur d’habitations en terre de l'Université Mohamed Khider de Biskra, s'est penché sur l'aspect écologique de ces constructions, son harmonie avec l'environnement, ainsi que ses nombreuses caractéristiques en matière de système de ventilation qui les rend chaudes en hiver et fraiches en été.

Après avoir évoqué le retour en force des constructions en argile en Occident et l'émergence de ses adeptes, cette même source a précisé que la préservation de la construction avec de l’argile des veilles bâtisses traditionnelles en Algérie, dont les Aurès, requiert les efforts de tous, en particulier des habitants de la région. 

Pour sa part, le directeur de la culture de la wilaya, Omar Kabour, a considéré que l'importance de l'ancienne dechra de Menaâ, située à 85 km au Sud-Est de la ville de Batna, réside dans le fait qu'elle est occupée par des habitants, en sus d’être érigée de manière traditionnelle avec des matériaux naturels.

Ce même responsable a également affirmé que cette rencontre, organisée dans le complexe culturel, sportif et de loisirs scientifiques de Batna, a été initiée par une école privée £uvrant dans le domaine de la formation et de l'organisation d'événements scientifiques en coordination avec la direction de la culture.

 Il a indiqué, en outre, que c’est la première manifestation dédiée à une activité culturelle et la protection du patrimoine à être initiée localement, et ce avec la participation d’opérateurs privés, en conformité avec la loi 04/98 portant sur la protection du patrimoine culturel en Algérie.

La majorité des récits stipulent que le premier noyau de l'ancienne dechra de Menaâ a été construit il y a plus de 10 siècles sur les restes de ruines romaines, dont certaines parties sont encore visibles jusqu'à présent et ont été classées comme site naturel depuis 1928, en attendant leur classification comme site culturel.

La journée d'étude qui sera suivie, lundi, par un atelier pratique à  Menaâ, selon le directeur de l'école privée Hamid Bouakkez, vise à redynamiser le patrimoine architectural traditionnel local et tenter d’élaborer un programme de travail qu’il s’agit de concrétiser sur le terrain.

Il a déclaré dans ce contexte : ‘‘Nous avons voulu que cette première initiative soit axée sur la sensibilisation quant à l'importance de ce patrimoine, en plus de se rendre à Menaâ pour identifier les matériaux de construction utilisés’’.

La prochaine étape, a-t-il ajouté, est de procéder à la rénovation de certaines demeures de la dechra, après avoir préalablement reçu l’accord de principe des habitants. A noter que cette journée d’étude a vu la participation d’enseignants et d’architectes des universités Batna 1 et de Biskra ainsi que de nombreux étudiants en architecture qui ont salué cette initiative.