Le Pr Kamel Bouzid, chef du service oncologie au CPMC et le Pr Aïcha Djemaa, chef du service radiothérapie au CHU de Constantine, invités hier au Forum de DK News - Traitement du cancer : Le Pr Bouzid plaide pour le remboursement des soins effect

Publié par Rachid Rachedi le 07-02-2018, 18h57 | 552

Le chef de service du Centre Pierre et Marie Curie (CPMC), le Pr Kamel Bouzid, a plaidé hier au Forum de DK News, à la mise en place d’une convention entre les centres privés d’oncologie médicale et la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS), pour la prise en charge des assurés sociaux atteints de cancer. 

Le Pr Bouzid qui était invité au même titre que le Pr Aïcha Djemaa chef du service radiothérapie au CHU de Constantine, au Forum de DK News, a exprimé son mécontentement de l’absence d’un processus de remboursement des soins effectués dans le secteur privé et dont les coûts s’élèvent à plusieurs centaines de milliers de DA.

«En moyenne, il faut compter entre 600 000 et 900 000 DA pour le traitement d’un cancer du sein ou de la prostate.

Ce coût est entièrement supporté par les malades», a indiqué le Pr Bouzid. Le chef de service du CPMC a ajouté que «la CNAS qui se plaint de la hausse des dépenses liées au remboursement des médicaments, a tendance à oublier que le cancer fait partie des maladies chroniques.
Il doit donc être pris en charge au même titre que les autres pathologies.On peut guérir d’un cancer mais pas d’un AVC, on garde toujours des séquelles», a-t-il ajouté.

Plan national anti-cancer: «Les objectifs sur le point d’être atteints»

D’autre part, s’exprimant sur la mise en œuvre du plan national anti-cancer, initié par le Président de la République, le Pr Bouzid a indiqué que les objectifs contenus dans ce plan sont sur le point d’être atteints.

«Grâce à ce plan, le nombre d’accélérateurs utilisés dans la radiothérapie a augmenté de manière significative.

A ce rythme, on atteindra d’ici la fin 2018 l’objectif fixé à savoir un accélérateur pour 500 000 habitants, ce qui est la norme de l’OMS, cela représente pour l’Algérie entre 80 et 85 accélérateurs tous secteurs confondus».

Le Pr Bouzid est également intervenu sur le thème de la rencontre à savoir «L’optimisation des soins en oncologie».

Dans ce cadre, l’éminent spécialiste a souligné qu’un «énorme effort» a été fait en matière de formation des oncologues spécialisés dans la prise en charge des malades atteints de cancer.
«Ces derniers sont compétents et tout à fait aptes à prendre en charge le plan national anti-cancer que ce soit au niveau de la prévention, des soins ou durant les réunions de consultations professionnelles».

Toutefois, pour mettre un terme au problème des «déserts médicaux» dans le Sud et les Hauts-Plateaux, le Pr Bouzid a plaidé pour l’amélioration des conditions de travail socioprofessionnelles des médecins.

 «On a près de 800 oncologues médicaux, ils peuvent facilement être répartis à travers les 48 wilayas.

Cela permettrait de couvrir rapidement les besoins de la population en matière de cancer, pour peu que les conditions minimales soient remplies à savoir un plateau technique (lits et fauteuils de traitement), une prise en charge sociale des médecins (logements), une prime d’installation et une rémunération en fonction du travail qu’ils exercent».

Selon le Pr Bouzid, la référence en la matière sont les missions médicales étrangères ou le privé national.

«Le minimum qu’on puisse demander s’est de rémunérer les médecins algériens à ce niveau.
La gratuité de l’enseignement n’est pas un prétexte pour mal payer les médecins qui représentent l’élite de la nation.

 La France aspire les médecins spécialistes que nous formons et cette situation dure depuis trente ans.

On forme de bons médecins qui partent s’installer en France, aux Emirats arabes unis, en Arabie Saoudite et au Canada car les conditions de travail y sont nettement meilleures», a-t-il signalé. 


Disponibilité des médicaments anticancéreux : Aucune pénurie à l’horizon    

Interrogé sur la disponibilité des médicaments anticancéreux, le Pr Bouzid a assuré que la plupart d’entre eux étaient disponibles et que les unités d’oncologie en sont régulièrement approvisionnées. «Aujourd’hui, la situation est bien meilleure que celle enregistrée en 2010. Les médicaments anticancéreux sont disponibles.

Il peut  y avoir des perturbations et un manque de temps en temps mais rien de plus», a-t-il confié.
R.R.


Pr Aïcha Djemaa chef du service  radiothérapie au CHU de Constantine : Prise en charge médicale  des cancéreux : «La situation en nette amélioration» 

La prise en charge médicale des malades atteints de cancer a enregistré ces dernières années une amélioration notable, notamment grâce à l’ouverture de nouveaux centres de soins, et à l’augmentation du nombre d’accélérateurs médicaux pour la radiothérapie, a indiqué le Pr Aïcha Djemaa chef du service radiothérapie au CHU de Constantine.

«On est passé de sept (7) accélérateurs en 2013 à près de quarante (40) aujourd’hui, dont une dizaine dans le secteur privé. L’ouverture de nouveaux centres de soins à l’image de celui de Draâ Ben Khedda (équipé de 3 accélérateurs), de Bechar et Adrar équipés de six (06) accélérateurs, et celui d’El Oued, permettra d’alléger davantage la charge qui pèse sur les centres déjà opérationnels. Il y a aussi de nouveaux projets à Laghouat et Béjaïa», a souligné le Pr Djemaa.

R.R.


Rendez-vous pour la radiothérapie : Délais d’attente entre 10 et 60 jours  

Concernant l’éloignement des rendez-vous pour les séances de radiothérapie, problème dont a souffert durant plusieurs années les malades atteints de cancer, le Pr Aïcha Djemaa, a affirmé que la situation s’est nettement améliorée et que ce problème ne se posait plus aujourd’hui.

«Avant les patients originaires de l’Est partaient se faire soigner en Tunisie, ceux de l’Ouest se rendaient au Maroc alors que d’autres préféraient partir en Turquie.

Aujourd’hui, grâce à l’ouverture de plusieurs nouveaux centres à travers plusieurs régions du pays, les rendez-vous sont disponibles et les délais d’attente sont estimés entre 10 et 60 jours, ce qui est raisonnable».
R.R.