Fatiguée, surmenée, essayez la valériane

Publié par DKNews le 10-02-2018, 15h59 | 53

Sa réputation de calmant nerveux n'est plus à faire. Insomnie, stress, spasmophilie... la clé du bon usage de la valériane est avant tout dans son dosage.

La valériane (Valeriana officinalis L.) est une plante qui pousse en milieu humide, sur le bord des chemins. Sa racine a tenu une place centrale dans les pharmacopées égyptienne, romaine et médiévale pour soigner les «hystéries» mais aussi les insomnies et les crises d'épilepsie.

Durant les deux guerres mondiales, les médecins y recouraient pour traiter les traumatismes nerveux des soldats. Son mode d'action est un vrai puzzle. Elle mobilise une armée de différentes molécules pour tempérer le système nerveux, qui agissent elles-mêmes en synergie. A faible dose, elle est anxiolytique et antidépressive. A forte dose, c'est un somnifère.

Une plante réputée anti-burn out

Le travailleur stressé, fatigué, hyper-émotif, insomniaque, à deux doigt du burn out, voilà le profil parfait pour la valériane. «On l'utilisera à faible dose pour profiter au maximum de son effet anxiolytique et antidépresseur. Une prise conjointe de plantes adaptogènes (ginseng, ashwagandha) l'aidera à relancer son système endocrinien et recharger ses surrénales. «La prendre sous forme d'extrait fluide de plante fraîche ou de teinture-mère, à faible dose, trois fois par jour, pendant 3 semaines.

Une recette anti-surmenage à faire soi-même 

Dans un mélange de jus de carotte et de pomme, versez de la valériane en extrait hydro-alcoolique (dose de base, voir indications du fabricant) et 1 c. à café de poudre d'ashwaganda (une plante indienne). N'hésitez pas à ajouter du miel, car l'amertume sera au rendez-vous. A utiliser durant un mois maximum (recette proposée par www.drhumana.fr).

Un sevrage en douceur des somnifères et des anti-antidépresseurs

La valériane est recommandée chez les insomniaques qui ruminent leurs problèmes au milieu de la nuit et sont exaspérés au niveau émotionnel. Elle calme le système nerveux central en stimulant ses récepteurs Gaba, qui sont des inhibiteurs du système nerveux. «L'acide valérénique permet cette stimulation. Il empêche aussi la recapture de ce neuromédiateur et limite leur destruction.» Les valépotriates exercent une action anxiolytique, antidépresseur et antispasmodique. 

raditionnellement, la valériane est associée à la mélisse, pour son action anti-spasmodique, et au houblon, pour renforcer son action somnifère. La prendre sous forme d'extrait fluide de plante fraîche ou de teinture-mère, ou de décoction de racines séchées (2 à 3 g par bol), 1 h avant de se coucher, pendant 3 semaines. La valériane offre un sevrage à ceux qui veulent arrêter les benzodiazépines. Elle va continuer leur action anxiolytique, sans les effets secondaires.

«Contrairement à ces derniers, elle ne modifie pas les cycles du sommeil, ce qui met fin aux potentiels cauchemars. Elle améliore aussi les réveils, qui sont beaucoup plus frais. Enfin, elle est peu addictive.» Se faire suivre par un médecin pour bien doser la transition et éviter le surdosage.

Des atouts contre les tensions musculaires dues au stress

«Son action anxiolytique et anti-spasmodique la rend efficace sur toutes les tensions musculaires d'origine nerveuse, notamment celles des muscles squelettiques, comme ceux de la nuque ou des épaules.» La prendre ponctuellement pour accompagner une période difficile, sous forme d'extrait fluide de plante fraîche ou de teinture-mère, à faible dose, trois fois par jour, sur une durée d'1 mois maximum. 

En traitement de fond, la valériane est intéressante pour prévenir les troubles de la spasmophilie liés à une difficulté générale à contrôler le système nerveux. «La prendre lorsque l'on ressent les prémices de la crise sous forme d'extrait fluide de plante fraîche ou de teinture-mère, à faible dose, trois fois par jour, sur une durée d'1 mois maximum.»

Des précautions d'emploi 

La valériane est déconseillée aux femmes enceintes et allaitantes, et chez l'enfant de moins de 12 ans, faute de données sur le sujet. Certaines personnes y sont plus ou moins sensibles. En cas de surdosage, nervosité, nausées et maux de tête surviennent, il est conseillé d'arrêter la prise jusqu'à disparition de ces symptômes.

Le traitement pourra être ensuite repris en réduisant la dose par deux. La plante est somnifère à forte dose et peut compromettre la vigilance en voiture ou au travail. A noter : la valériane peut entraîner une accoutumance après 6 mois d'usage continu.