Afrique du Sud: réunion spéciale de l'ANC autour des discussions Zuma-Ramaphosa

Publié par DKNews le 12-02-2018, 16h25 | 20

Une réunion du Conseil national exécutif (NEC) du Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir en Afrique du Sud, va se tenir d'urgence lundi autour des discussions ayant réuni le président Jacob Zuma et son vice-président Cyril Ramaphosa sur la transition politique et la question de la démission du chef de l'Etat.

"Une réunion du NEC (principal organe de décision ) est prévue Pretoria", a déclaré une porte-parole de l'ANC, Khusela Diko. Le vice-président sud-africain, Cyril Ramaphosa, également patron de l'ANC depuis décembre dernier, avait assuré mercredi que les tractations avec le président seraient conclues "dans les jours qui viennent". 
Dimanche, l'ANC a annoncé la convocation d'urgence pour le lendemain de son principal organe de décision, le NEC. L'ANC "reconnaît qu'il ne peut plus laisser traîner les choses", a estimé Mcebisi Ndletyana, professeur de sciences politiques à l'université de Johannesburg.

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A cette occasion, le NEC devrait être informé des conclusions des discussions, a-t-il expliqué.

Depuis l'élection en décembre 2017 de Cyril Ramaphosa à la tête de l'ANC, la pression monte au sein de la formation politique pour obtenir le départ du président Zuma. Mais le cours des événements s'est récemment accéléré, et le parti, très divisé entre les pro et anti-Zuma, n'a toujours pas été en mesure de trancher le sujet. En tout état de cause, en cas de démission du chef de l'Etat, le vice-président assure son intérim.

Si M. Zuma refusait de démissionner, l'ANC pourrait rappeler le chef de l'Etat, comme il l'a fait en 2008 avec Thabo Mbeki, ou saisir le Parlement d'une motion de défiance ou d'une procédure de destitution. Une motion de défiance a été de ce fait déposée par l'opposition. Le vote est prévu dans moins d'une semaine. Il s'agit au fait, de la huitième motion de défiance contre le président sud-africain.

En effet, les négociations au sommet achoppent sur les termes du départ de Jacob Zuma. Selon les médias locaux, le président demande notamment la prise en charge de ses frais de justice.

L'actuel chef de l'Etat qui doit quitter le pouvoir en 2019 à l'issue de son deuxième et dernier mandat présidentiel, est accusé d'"avoir touché, alors qu'il était vice-président, des pots-de-vin pour un contrat d'armement de 4,2 milliards d'euros signé en 1999 par l'Afrique du Sud avec plusieurs entreprises étrangères".