Les scarifications et les actes d’automutilation, pratiqués par les jeunes contre leurs corps, doivent être considérés comme des appels de détresse, pouvant conduire à des actes de violence, selon les résultats d'une étude sur le thème de "La violence et les jeunes dans la wilaya d'Alger".
Le Pr. Rachid Belhadj, chef de l’unité médico-judiciaire de l’hôpital Mustapha Bacha à Alger, l'unité qui a réalisé l'étude, a indiqué, dans une déclaration à l'APS, que "les scarifications et les actes d’automutilation pratiqués par les jeunes contre leurs corps doivent être considérés comme des appels de détresse. Bien que maladroit ces appels incitent à l'ouverture du dialogue avec le jeune en mal de vivre".
Ces jeunes qui s’automutilent et qui retournent la violence contre leurs corps, a-t-il expliqué, ont un "grand potentiel" de dangerosité et peuvent commettre des actes "très violents", car, a-t-il précisé, "ils ont perdus leur estime de soi".
Le Pr. Belhadj a encore souligné que "la dangerosité augmente si le jeune et mal entouré", joutant que l’étude en question a démontré que "les jeunes auteurs de violence à Alger n’utilisent plus les petits couteaux ou les canifs, mais, d’autres moyens très dangereux pouvant causer la mort ou des lésions mutilantes, (sabres, le fusil harpon, signal de détresse etc...)".
Il a expliqué, en se basant sur les conclusions de cette étude, que "la violence chez le jeune commence par des violences verbales +injures et propos blasphématoires+ et si on ne met pas un terme à cette violence verbale par l’éducation parentale et aussi à l’école, le jeune va incontestablement s’engouffrer dans l’engrenage de la violence physique contre lui-même (automutilation ou suicide) ou contre autrui".
"Une solide estime de soi demeure la seule et véritable assurance pour le jeune pour affronter les choses de la vie et pour l'aider à s'éloigner des affres de la violence", a-t-il préconisé.
Parmi les conclusions de cette étude, citées par le PR. Belhadj, il y a les questions liées au tatouage, le piercing et le port d’arme, qui sont autant de signes renvoyant à "des personne violentes et dangereuses" et si un jeune, a-t-il expliqué, adopte ces marques cutanées, en plus d’un langage blasphématoire, "il sera incontestablement un futur auteur de violence".