Les scarifications et l’automutilation chez les jeunes, signes précurseurs d'actes de violence

Publié par DKNews le 14-02-2018, 15h59 | 40

Les scarifications et les actes d’automutilation,  pratiqués par les jeunes contre leurs corps, doivent être considérés comme  des appels de détresse, pouvant conduire à des actes de violence, selon les  résultats d'une étude sur le thème de "La violence et les jeunes dans la  wilaya d'Alger". 

Le Pr. Rachid  Belhadj, chef de l’unité médico-judiciaire de l’hôpital  Mustapha Bacha à Alger, l'unité qui a réalisé l'étude, a indiqué, dans une  déclaration à l'APS, que "les scarifications et les actes d’automutilation  pratiqués par les jeunes contre leurs corps doivent être considérés comme  des appels de détresse. Bien que maladroit ces appels incitent à  l'ouverture du dialogue avec le jeune en mal de vivre". 

Ces jeunes qui s’automutilent et qui retournent la violence contre leurs  corps, a-t-il expliqué, ont un "grand potentiel" de dangerosité et peuvent  commettre des actes "très violents", car, a-t-il précisé, "ils ont perdus  leur estime de soi". 

Le Pr. Belhadj a encore souligné que "la dangerosité augmente si le jeune  et mal entouré", joutant que l’étude en question a démontré que "les jeunes  auteurs de violence à Alger n’utilisent plus les petits couteaux ou les  canifs, mais, d’autres moyens très dangereux pouvant causer la mort ou des  lésions mutilantes, (sabres, le fusil harpon, signal de détresse etc...)".   

Il a expliqué, en se basant sur les conclusions de cette étude, que "la  violence chez le jeune commence par des violences verbales +injures et  propos blasphématoires+ et si on ne met pas un terme à cette violence  verbale par l’éducation parentale et aussi à l’école, le jeune va  incontestablement s’engouffrer dans l’engrenage de la violence physique  contre lui-même (automutilation ou suicide) ou contre autrui". 

"Une solide estime de soi demeure la seule et véritable assurance pour  le jeune pour affronter les choses de la vie et pour l'aider à s'éloigner  des affres de la violence", a-t-il préconisé. 

Parmi les conclusions de cette étude, citées par le PR. Belhadj, il   y a les questions liées au tatouage, le piercing et le port d’arme, qui   sont autant de signes renvoyant à "des personne violentes et dangereuses"   et si un jeune, a-t-il expliqué, adopte ces marques cutanées, en plus d’un   langage blasphématoire, "il sera incontestablement un futur auteur de   violence".