Société

Bilan de l'Unicef sur la pauvreté au Maroc: Privations, inégalités et défaillances multiples

Publié par DKNews le 16-02-2018, 16h05 | 48
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Les privations diverses et des inégalités "ont explosé au Maroc", les défaillances à différents niveaux aussi, selon une enquête de l'Unicef portant sur la pauvreté multidimensionnelle des enfants de "plus en plus laissés pour compte" notamment dans les régions rurales que compte le pays, où quatre enfants sur dix sont dans une situation de pauvreté.

Conduite par le Fonds des Nations-Unies pour l'enfance (Unicef), l'enquête sur la pauvreté multidimensionnelle des enfants au Maroc a porté notamment sur la nutrition, la santé et les retards en terme d'éducation qui touchent notamment les enfants dans le milieu rural, frappés de plein fouet par le creusement des inégalités et privations multiples.

Intitulé: "Profil de la pauvreté des enfants au Maroc", le travail élaboré en novembre 2017 et publié récemment, pointe les défaillances d’un développement "peu inclusif". Ainsi, quatre enfants sur dix sont dans une situation de pauvreté, dont trois vivant dans le milieu rural contre un seul en milieu urbain. Les tranches d’âge les plus touchées sont celles qui oscillent de 0 à 4 ans (notamment pour des raisons de malnutrition et d’accès aux soins) et la catégorie des 15 à 17ans (pour des raisons de déscolarisation principalement).

Par contre un constat plus marquant, est le niveau de privation par rapport au logement. En effet, presque un tiers des enfants marocains vivent dans des habitations surpeuplés et/ou bâties avec des matériaux insalubres (les deux pouvant s'accumuler). Le rapport montre, graphique à l'appui, qu'un enfant sur quatre au Maroc subit la privation au niveau de l'eau et 8% n'ont pas à leur disposition des sanitaires.

L’Unicef constate aussi que beaucoup d’enfants ne sont pas couverts malgré, la soit disant,  progression dans la couverture médicale. Cette étude met en avant les liens entre pauvreté multidimensionnelle et pauvreté monétaire.

Ainsi, 4,4% des enfants vivent dans des ménages avec un niveau de consommation au-dessous de la ligne de pauvreté monétaire. Et 14,4% des enfants sont issus de ménages vivant juste au-dessus du seuil de pauvreté et restent donc vulnérables à la pauvreté monétaire. De ce fait 18,8% des enfants au Maroc sont, soit pauvres, soit vulnérable  dans le domaine monétaire.

L'enquête établit aussi que plus de 34% des enfants concernés par la pauvreté multidimensionnelle ne sont pas dans un cas de pauvreté monétaire, ce qui démontre que les ressources monétaires ne préservent pas l’enfant d’une pauvreté multidimensionnelle et que les deux formes peuvent se cumuler.

Des chiffres qui cachent d'importantes inégalités 

Pour ce qui est de la couverture médicale, il est indiqué que de 46%, pour le groupe d'âge 15-17 ans, à 53% pour le groupe d'âge 0-4 ans sont privés d'une assurance médicale de base.

Selon la même étude, pas moins de 27% des enfants de moins de 5 ans sont privés en termes de nourriture. Une privation qui se manifeste en plus grande partie sous forme de surpoids et obésité que sous forme d'insuffisante pondérale.

Les deux faces de la problématique nutritionnelle des enfants au Maroc (la sous nutrition et le surpoids/obésité) sont étroitement liés aux pratiques nutritionnelles inadéquates et à la qualité nutritive de l'alimentation donnée aux enfants.

Les résultats de l'analyse montrent aussi un léger désavantage pour les garçons comparés aux filles, due notamment à une prévalence d'émancipation plus élevée pour les premiers (9,9 % pour la garçons contre 6,4% pour les filles).

En terme de santé, les indicateurs retenus sont liés aux soins périnataux pour les mères, qui plus généralement reflètent l'accès aux soins de santé de base pour les petits enfants. Dans l'ensemble, 13,4% des enfants âgés entre 0-4 ans sont privés relativement à la dimension santé. Cela est dû au fait que leur mère n'a pas eu de consultations prénatales pendant leur dernière grosses et/ou que leur dernier accouchement n'a pas eu lieu en milieu surveillé.

En matière d'éducation, les données montrent des niveaux de "privations très importants" pour les enfants des tranches d'âge 5-14 ans (période de l'éducation obligatoire ) et 15-17 ans (adolescence en transition vers l'âge adulte).

Ainsi, pour les enfants de 5-14 ans, le taux de privation en la matière s'élève à 12,9%, du fait de ces enfants ne fréquentent pas l'école, la plupart étant des enfants de 5 ans, non inscrits dans des établissement préscolaires.

L'autre facteur contribuant à ce niveau substantiel de privation est le retard scolaire, avec 8,4% des enfants d'âge 13-14 ans n'ayant pas encore achevé le niveau primaire.
Le taux de privation est bien plus élevé pour le groupe d'âge 15-17, pour lequel 35,3% des enfants sont privés en termes d'éducation.

En premier parce qu'ils sont déjà "hors du système scolaire (29%)", ou parce qu'ils ont enregistré "un retard dans achèvement du niveau de collège (12.2%)".

En général, ces taux moyens cachent bien d'"importantes inégalités" entre les enfants, selon le milieu de résidence, le niveau d'éducation du chef de ménage et le niveau socio-économique du ménage.

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