Révolution : Inhumation à Tazmalt du Moudjahid Hamou Amirouche

Publié par DKNews le 24-02-2018, 16h04 | 68

Des milliers de personnes ont accompagné vendredi après-midi à sa dernière demeure, au cimetière de la ville de Tazmalt, à 80 km à l’ouest de Bejaia, le moudjahid Hamou Amirouche, ancien secrétaire particulier du colonel Amirouche, commandant de la wilaya III historique, décédé mardi dernier dans la ville de San-Diégo (USA).

Des membres de sa famille, ses amis, ses frères d’armes et surtout une foule anonyme, jamais rassemblé à Tazmalt ont assisté à ses funérailles dans le calme et la dignité mais dans une émotion prégnante. Tous gardent de lui, le souvenir de la grandeur et de l’humilité, selon le président de l’APC de l’Akfadou, le patriote et le citoyen du monde, selon son compagnon de route, Azzi Abdelmadjid.

L’exposition de sa dépouille, dans le hall de la mairie a donné lieu à des dizaines de témoignages publics, tous lui rendant hommage pour son parcours de combattant vaillant, ses succès universitaires exemplaires, et surtout sa dimension humaine ne s’étant, malgré l’éloignement jamais coupé de son milieu originel, apportant aide et confort à tours ce qui le sollicitait.

"Souvent, il nous rendait visite et il était tout fier de nous associer à ses activités intellectuelles, notamment ses conférences. Sa dernière apparition a eu lieu à Seddouk le 20 mai 2017 ou il en a profité pour faire une vente dédicace de son livre sur le colonel Amirouche", a rapporté un des habitants de l’agglomération, ému et admiratif autant de la grandeur de l’homme que de sa simplicité.

Nourredine Ait-Hamouda, fils du colonel Amirouche, Tarik Mira, fils du commandant Abderahmane Mira, très en émus, n’ont pas été en reste, en contant l’homme et sa bravoure au PC de la wilaya III, dans l’Akfadou. C’est l’exemple même de l’incarnation de la révolution, opinera au micro Tarik Mira. Trois heures durant, les témoignages n’ont eu de cesse jusqu’à la levée du corps et son acheminement à la mosquée puis au cimetière ou il a été inhumé dans une émoi saisissant.

Né à Tazmalt, en 1937, d’une famille de militants PPA/MTLD, a fait ses études primaires dans sa ville natale, avant d’obtenir son entrée en 6ème au collège technique de Bougie, ouvert alors quasi-exclusivement aux fils de colons. Il était brillant mais n’a pu poursuivre à cause des harcèlements qu’il subissait puis du déclenchement de la guerre de libération.

En mai 1956, il s’affirma comme une figure des événements éponymes, coïncidant avec l’abandon des cartables par les étudiants et leur montée massive aux maquis, à l’appel du FLN. En 1957-1958, il devint le secrétaire particulier du colonel Amirouche, avant de rejoindre sous ses ordres Tunis, pour organiser sur place le foyer des étudiants et poursuivre ses études secondaires.

A l’indépendance, il est envoyé aux USA, ou il entreprit des études universitaires, couronnées d’une licence en économie politique et d’un DEA en sociologie avant de revenir au pays ou il a occupé un haut rang dans un cabinet ministériel (1967-1974) puis celui de PDG, d’une entreprise algéro-britannique (1974 -1978). A sa retraite, il a rejoint sa famille aux états unis, ou il entama une carrière d’enseignant-chercheur.