Guerre de révolution : Commémoration du 62e anniversaire de l’incendie du marché de Tébessa en 1956

Publié par DKNews le 05-03-2018, 16h35 | 194

Les moudjahidine de la wilaya de Tébessa ont commémoré dimanche le 62e anniversaire des évènements  du 4 mars 1956 marqués par l’incendie du marché central de la ville, en présence des autorités civiles et militaires de la wilaya et de nombreux citoyens.

A cette occasion, une cérémonie de recueillement a été organisée devant la stèle érigée au centre-ville de Tébessa à la mémoire des chouhada, tombés au cours de ces événements avant que le fondateur de l’association du 4 mars 1956 pour les recherches et études historiques, le moudjahid Noureddine Zaidi ne revienne sur l’histoire révolutionnaire de la wilaya et sur l’incendie de marché populaire de la ville.

De son côté le président de cette association, le moudjahid Ali Bouguera a affirmé que cette cérémonie vise à commémorer l’une des stations les plus marquantes de notre glorieuse Révolution .
La moudjahida Hafiza Ben Yelles a, pour sa part, considéré que les évènements du 4 mars 1956 témoignent du militantisme de la région l'Aurès Nememcha mais également des atrocités vécues par le peuple algérien pendant la Guerre de libération nationale.

Cette occasion a été mise à profit pour honorer plusieurs moudjahidine en reconnaissance de tous leurs sacrifices.

Selon des témoignages de moudjahidine, recueillis par l’APS, l'incendie du marché de Tébessa est considéré comme un "chapitre important de l'histoire de la révolution dans la wilaya I historique (Aurès Nemamcha), connue pour les sacrifices et l'héroïsme de ses valeureux enfants".

Selon Ali Bouguerra, moudjahid et président de l'association du 4 mars 1956 pour les études et recherches historiques, cette opération a eu lieu dans une circonstance historique particulière durant laquelle l’année 1956 a connu "une escalade politique et militaire aux plans intérieur et extérieur".

Il a renchéri, à ce propos, en soutenant que l’opération s’est soldée par un incendie ayant touché les magasins adjacents au marché par les forces de l’occupation française car, selon lui, ces commerces constituaient un réseau de communication entre l'Armée de libération nationale (ALN), les dirigeants de la Révolution et les fedaiyine.

Selon un document de l'association du 4 mars 1956 pour des études et recherches historiques, il a été demandé à l'exécuteur de l'opération, Bouziane Smaili, dit Bouzid, de mener une opération commando contre un militaire français.

En guise de représailles, des soldats français ont mis le feu à des biens appartenant aux algériens, tels que les commerces et les cafés, a confié, de son côté, Dr Farid Nasrallah, directeur du département d’histoire à l'université Larbi Tébessi.

Les forces ennemies ont tiré, a-t-il indiqué, sans distinction sur les civils algériens pour les forcer à fuir le marché, faisant huit martyrs à savoir, Lazhari Benkhadim, Ahmed chaâbour, Mohamed ben Tayeb Zouai, Mahfoudh Bouznada, El Hadi Hazourli, Tahar Aouaichia, Ahmed Rachdi et Abdelkarim Madaoui, en plus de citoyens tunisiens tombés en martyrs et qui n'ont pas été identifiés.

Le feu s'est propagé aux bâtisses des algériens jouxtant le marché populaire, outre l’agression dont ont été victimes des dizaines de femmes et le transfert de nombreux algériens à la caserne militaire située à l'entrée Est de la ville, dont on n’a plus eu de nouvelles depuis ce jour, selon les témoignages de moudjahidine de la région.