Colloque Accords d’Evian : La période transitoire était difficile, mais cruciale

Publié par DKNews le 16-03-2018, 16h35 | 87

La période transitoire, entamée après les accords d’Evian du 18 mars 1962, " était plus difficile, mais cruciale pour l’avenir de l’Algérie, et ce malgré les violences meurtrières intenses que commettait l’organisation armée secrète française (O.A.S)" au lendemain du cessez-le-feu, ont témoigné jeudi des moudjahidines de la Wilaya III historique, lors d’un colloque national organisé par l’université Akli Mouhand Oulhadj de Bouira.

Au cours du colloque, organisé dans le cadre des festivités célébrant la fête de la victoire (19 mars), les intervenants ont mis en exergue les difficultés et les entraves qu’avait connu la période transitoire et les conditions dans lesquelles s’étaient déroulés les accords d’Evian, signé le 18 mars 1962 après sept ans de guerre.

"Les conditions étaient très dures, mais la diplomatie algérienne, menée à l’époque par les héros Ahmed Bentoubal, Krim Belkacem et Mohamed Seddik Ben Yahia, ainsi que Mohamed Yazid et Tayeb Boulahrouf, avait triomphé, ce qui a permis à l’Algérie d’entrer dans une période transitoire, qui était plus difficile en raison des violences meurtrières de l’O.A.S qui secouaient la capitale ainsi que d’autres régions du pays", a souligné Djoudi Attoumi, un ancien officier de l’Armée de libération nationale (ALN) et ancien membre de l’ex-comité de contrôle de l’application du cessez-le-feu menée à l’époque par le Président de l’exécutif provisoire algérien, Abderrahmane Fares.

Selon les témoignages de ce moudjahid, le cessez-le-feu, décidé le 18 mars 1962 entre les représentants du gouvernement provisoire algérien et ceux du gouvernement français, n’était pas respecté, car, a-t-il souligné, "des escarmouches et des embuscades de l’armée française contre les combattants de l’ALN à Tazmalt (Béjaia) avaient eu lieu au lendemain des accords d’Evian." "La période du cessez-le-feu était très dangereuse en raison des actes de violence de l’OAS à Alger notamment.

Cette période était très difficile que les autres années de guerre", a soutenu, de son côté Salah Ouzrourou, un autre ancien officier de l’ALN et rescapé des bombardements au napalm d’août 1960 à Boumheni.

Au cours de son intervention, M. Ouzrourou, qui activait dans la zone II de la Wilaya III historique, a retracé son parcours héroïque parsemé de batailles et d’accrochages avec l’ennemi.

"Nous étions très près d’Alger, et nous entendions chaque jour des informations sur les violations du cessez-le-feu ainsi que sur les embuches qui entravaient alors le cours de la période transitoire", a-t-il relaté.

Présent au colloque, Ali Djoumad, un moudjahid de la Wilaya III historique, a saisi cette occasion pour rappeler quelques passages d’héroïsme ayant marqué son esprit durant la guerre de libération nationale.

"Je saisi cette occasion pour rendre un grand hommage à tous mes compagnons d’arme tombés au champs d’honneur en avril 1958 à la frontière tunisienne, alors que nous transportions des armes de Tunisie vers l’Algérie.

Nous étions trois katibates formées de quelque 300 combattants. La majorité des moudjahidine était tombée au champ d’honneur alors qu’ils traversaient la ligne électrifiée Maurice, s’est-il souvenu de cette triste période.

A propos des accords d’Evian, Ali Djoumad a souligné que cet évènement historique représentait "certes le triomphe de la diplomatie algérienne, mais aussi une grande victoire d’un peuple courageux", qui, a-t-il dit, refuse de vivre sous le joug colonial.