Le nombre de journalistes en France continue à reculer, selon le baromètre social du journalisme, dont les chiffres ont été publiés vendredi. Depuis l'année 2009, le nombre des journalistes a chuté de 6 %, selon l'étude menée par le sociologue Jean-Marie Charon, qui relève qu'en 2017, il y a eu 35.047 cartes de presse délivrées, ce qui fait que le nombre a diminué de 191 personnes en France.
Cela représente un recul de 2.260 personnes depuis 2009, selon l'étude qui explique que "le recul de l'emploi de journalistes encartés est donc substantiel, même s'il peut paraître modeste au regard de chiffres nord-américains, voire espagnols, de l'ordre de 30 %".
La part des pigistes et des chômeurs a atteint des taux de 23 % à 26 % depuis 2006 et le recrutement de journalistes est tombé à 1.673 en 2017, soit une chute de 22,6 % sur la même période. Par contre, l'étude constate la poursuite de la féminisation dans la profession avec 47 % de femmes en 2017, contre 43 % en 2006, confirmant ainsi "une surreprésentation des femmes parmi les entrants" dans la profession (53 %) et il en est de même dans la catégorie pigistes, alors qu'il n'y a que 19 % de femmes dans la catégorie de directeurs.
Par ailleurs, le baromètre a fait ressortir que les restructurations, les plans sociaux ou les disparitions de titres dans la presse française sont "un peu moins nombreux et moins massifs" que les années précédentes, un phénomène, a-t-il estimé, "particulièrement frappant pour la presse quotidienne nationale, où il n'y a plus de gros plans de départs".
En outre, le baromètre indique que l'emploi journalistique "hors carte de presse" se développe, au profit de statuts nettement moins protecteurs sur le plan social et éditorial, relevant la tendance de départs de jeunes journalistes qui ont décidé d'opter pour des domaines autres que le journalisme et le plus souvent dans des secteurs très éloignés.