Histoire

Personnalité : Le patriotisme, la probité et l’intransigeance de Réda Malek évoqués à Alger

Publié par DKNews le 17-03-2018, 17h34 | 63
|

Le patriotisme, la probité et l’intransigeance du défunt moudjahid, journaliste, politicien et diplomate, Réda Malek, décédé le 29 juillet 2017, ont été évoqués samedi à Alger par des personnalités l’ayant côtoyé.

"Réda Malek était l’autre nom de la probité, sa vertu cardinale. Il était le premier à reconnaître ses erreurs", a d’emblée témoigné le président de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV), Zouaoui Benhamadi, lors d’un hommage rendu par le forum d’El-Moudjahid à l’ancien Chef du Gouvernement et moudjahid, dans le sillage de la célébration de la Fête de la Victoire (19 mars).

Le témoin, qui a approché le défunt quatre décennies durant, a ajouté que ce dernier lui avait donné "carte blanche" pour gérer la rédaction d’Algérie Actualité alors qu’il était ministre de l’Information, et ce, en dépit du contexte particulier de l’époque (fin 70).

Pour M. Benhamadi, le "succès" d’Algérie Actualité, qu’il qualifia de "belle page" du journalisme algérien, était surtout dû à Réda Malek dont il relèvera "la compréhension de la notion d’Etat" qui l’avait également caractérisé.

A ce propos, M. Benhamadi dira queRéda Malek a été "un patriote jusqu’au bout des ongles et non pas un nationaliste chauvin et sectaire", évoquant, par ailleurs, "le courage, la fermeté et l’optimiste" qu’il avait affichés durant la décennie 90 marquée par la tragédie nationale.

"Faute de richesses, un Etat est pauvre mais faute de patriotisme, un Etat n’est que pauvre!" , a conclu l’intervenant sur une des citations phares du défunt.

De ce dernier, l’ancien diplomate, Messaoud Ait-Chaâlal, qui l'a connu un demi siècle durant, dira qu’il fût un "intellectuel, un connaisseur de l’histoire millénaire du pays, un militant intransigeant et résolument engagé ainsi qu’un grand politique, dans le sens le plus élevé du terme".

Durant la tragédie nationale, témoigne-t-il, Réda Malek a mené "une bataille résolue et pugnace contre toutes les déviations ayant perverti notre religion", avant de souligner le rôle de l’épouse du défunt, dont elle a accompagné le long parcours.

Pour l’ancien ministre, Nacer Mehal, Réda Malek "s’est donné corps et âme à son pays (...) Il fût un grand homme et une école en matière de patriotisme", avant d’évoquer la "reconnaissance" des officiels américains pour son rôle dans le dénouement de la crise des otages en Iran en 1981. Egalement l'ancien diplomate, Abdelaziz Rehabi retient que le défunt "a contribué à la formation d’une identité et d’un socle normatif pour la diplomatie algérienne", considérant cette question comme étant une "référence fondamentale".

L’ancien cadre de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), Aissa Kasmi, se souvient du défunt qui, à peine nommé Chef du Gouvernement, avait organisé, en septembre 1993, une réunion au siège de cette institution dans le contexte de la situation sécuritaire de l’époque et leur avait dit : "Je sais que vous aussi, vous vous posez des questions !".

"C’est lors de cette réunion qu’il avait prononcé sa fameuse phrase +la peur doit changer de camp+ et que nous avions senti que l’Etat était là et que la victoire n’était pas loin !", a-t-il poursuivi.

Natif de Batna en 1931, Réda Malek est l'un des membres fondateurs de l'Union générale des étudiants musulmans algériens (UGEMA) en 1955. De 1957 à 1962, il a occupé les fonctions de directeur du journal El Moudjahid, hebdomadaire du Front de libération nationale (FLN).

Il a été Porte-parole de la délégation algérienne aux négociations des accords d'Evian (1961-1962).
A l'indépendance en 1962, il  a été nommé au poste d'ambassadeur en Yougoslavie, en France en 1965 puis en Union Soviétique, en 1970.

En 1977, il a occupé les fonctions de ministre de l'Information et de la Culture, avant d'être à nouveau nommé ambassadeur aux Etats-Unis en 1979,  puis en Grande-Bretagne, en 1982.

En avril 1992, il a été désigné président du Conseil consultatif national, puis en juillet de la même année, comme 5ème membre du Haut Comité d'Etat (HCE).

En février 1993, il a été nommé ministre des Affaires étrangères, puis Chef du Gouvernement en août 1993, jusqu'à avril 1994. En 1995, Réda Malek a été élu président du Parti "Alliance nationale républicaine" (ANR).

Réda Malek est, par ailleurs, l'auteur de nombreux ouvrages dont "Tradition et révolution", "Le véritable enjeu, l'enjeu de la modernité en Algérie et dans l'islam", "l'Algérie à Evian" et "Histoire des négociations secrètes (1956/1962).

|
Haut de la page

CHRONIQUES

  • Walid B

    Grâce à des efforts inlassablement consentis et à une efficacité fièrement retrouvée, la diplomatie algérienne, sous l’impulsion de celui qui fut son artisan principal, en l’occurrence le président de la République Abdelaziz Bouteflika, occupe aujour

  • Boualem Branki

    La loi de finances 2016 n’est pas austère. Contrairement à ce qui a été pronostiqué par ‘’les experts’’, le dernier Conseil des ministres, présidé par le Président Bouteflika, a adopté en réalité une loi de finances qui prend en compte autant le ress

  • Walid B

    C'est dans le contexte d'un large mouvement de réformes sécuritaires et politiques, lancé en 2011, avec la levée de l'état d'urgence et la mise en chantier de plusieurs lois à portée politique, que ce processus sera couronné prochainement par le proj

  • Boualem Branki

    La solidité des institutions algériennes, la valorisation des acquis sociaux et leur développement, tels ont été les grands messages livrés hier lundi à Bechar par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Nouredine Bédoui.

  • DK NEWS

    Le gouvernement ne semble pas connaître de répit en cette période estivale. Les ministres sont tous sur le terrain pour préparer la rentrée sociale qui interviendra début septembre prochain.

  • Walid B

    Dans un contexte géopolitique régional et international marqué par des bouleversements de toutes sortes et des défis multiples, la consolidation du front interne s'impose comme unique voie pour faire face à toutes les menaces internes..

  • Walid B

    Après le Sud, le premier ministre Abdelmalek Sellal met le cap sur l'Ouest du pays où il est attendu aujourd'hui dans les wilayas d'Oran et de Mascara pour une visite de travail et d'inspection.