Russie: Poutine confirme sa popularité et remporte la présidentielle-2018

Publié par DKNews le 19-03-2018, 16h07 | 26

Réélu haut la main président de la Russie pour un second mandat successif de six années, Vladimir Poutine a confirmé son statut de favori du scrutin présidentiel-2018, en raflant le maximum des suffrages exprimés, soit plus de 70 % selon les premiers résultats du vote.

Poutine, 65 ans, remporte ainsi un 4è mandat à la tête de l'Etat russe, à l'issue d'un scrutin qui s'est déroulé "globalement dans des conditions satisfaisantes", selon les autorités russes, "malgré l'enregistrement de beaucoup de fausses violations visant à discréditer l'élection".

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Le porte-parole de la campagne de Vladimir Poutine, Andeï Kondrachov, a qualifié de "chiffre merveilleux" les premiers résultats du vote. "Il y a eu des violations lors de la présidentielle, mais il est peu probable qu'elles puissent avoir un effet sur les résultats", a t-il ajouté.

Selon le vice-Président de la Commission électorale centrale de Russie Nikolaï Boulaev, la Russie a réussi à élaborer des "mécanismes efficaces" pour prévenir et identifier des fraudes électorales. Selon lui, il est possible d'observer en temps réel le processus électoral dans tous les bureaux de vote et la procédure de dépouillement".

Après les premiers dépouillements, Vladimir Poutine a clairement surclassé le candidat du Parti communiste Pavel Groudinine qui a recueilli 15,90% des voix, le leader du LDPR Vladimir Jirinovski (6,95%), la candidate de l'Initiative civile Ksénia Sobtchak (1,39%), le dirigeant du parti Iabloko Grigori Iavlinski (0,77%), celui des Communistes de Russie Maxime Souraïkine (0,61%), le président du Parti de la croissance Boris Titov (0,6%) et le candidat de l'Union populaire russe Sergueï Babourine (0,62%).

De son côté, la députée à la Douma russe chargée des droits de l'Homme, Tatiana Moskalkova, a fait savoir qu'"Il n'y a pas eu de violations importantes qui auraient pu empêcher les citoyens d'exprimer leur volonté ou qui pourraient indiquer un échec".

Une cyberattaque massive de type DDoS a visé la Commission électorale centrale, selon la présidente de l'institution Ella Pamfilova. "Il y a eu une attaque sur le site de la Commission de 2 heures à 5 heures du matin, l'origine l'attaque provient de 15 pays", a-t-elle déclaré. Cependant, cette attaque "a été déjouée" a précisé à la presse le premier vice-ministre de l'intérieur, Alexander Gorovoy.

Les autorités russes ont déploré par ailleurs, "les obstacles dressés devant les Russes lors du vote à l'étranger, comme aux Etats-Unis et en Ukraine" a souligné le président de la commission de la protection de la souveraineté du Conseil de la Fédération, Andreï Klimov, indiquant que cela "peut être considéré comme une tentative d'ingérence dans les affaires russes".

Le taux de participation, évalué à 59,93 % à 18h00, est supérieur à celui de l'élection présidentielle de 2012, à la même heure. Le vote 'est déroulé dans les 85 régions du pays, dans plus de 97.300 bureaux de vote en Russie et dans 401 bureaux de vote à l'étranger. Cette année, deux nouvelles régions du pays, la Crimée et Sébastopol, qui avaient été rattachées à la Russie en 2014, ont participé également à l'élection

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Cette année, la procédure électorale russe a été marquée par une nouveauté, puisque près de 1,6 million d'électeurs ont recouru au service "électeur mobile" pour participer à l'élection présidentielle.

La nouveauté est que les électeurs ont eu le loisir de "choisir un bureau de vote qui leur est le plus commode à l'aide de ce site disponible sur le site Services publics", a souligné le ministre russe des Télécommunications Nikolai Nikiforov. "La Commission électorale centrale a proposé nombre d'innovations censées rendre la procédure plus transparente", a rappel é le ministre. Plus de 46.000 caméras de surveillance ont été installées dans les bureaux de vote pour suivre en ligne le déroulement du vote, du décompte des bulletins et du calcul des résultats.

La présidentielle-2018, rappelle-t-on, s'est tenue sur fond de crise diplomatique entre Moscou et Londres, provoquée par l'affaire de l''empoisonnement, le 4 mars dernier au Royaume-Uni, de l'ex-agent double russe Skripal et de sa fille, la Russie avait alors dénoncé une "campagne contre la Russie, déclenchée par Londres à quelques jours de l'élection présidentielle et à moins de trois mois de la coupe du monde de football.

A la veille du scrutin, Moscou avait annoncé l'expulsion imminente de 23 diplomates britanniques en réponse à l'expulsion du même nombre de diplomates russes par Londres. Le gouvernement britannique a accusé Moscou d'avoir commandité l'opération de l'empoisonnement de Skripal et de sa fille.