Président de l’académie algérienne d’allergologie, l’a révélé hier : «Les maladies allergiques touchent une moyenne de 25 à 30% de la population»

Publié par Dk News le 02-04-2018, 18h56 | 264

Afin d’inculquer les bonnes pratiques de manière continue, Pr Merzak GHARNAOUT, chef du service pneumo au CHU de Rouïba, n’a pas manqué de prodiguer de simples exemples à suivre, afin d’asseoir une culture de prévention et préservation de la santé publique. 

Professeur Merzak GHARNAOUT, Vice-Recteur chargé des relations extérieures, Coopération, Animation, Communication et évènementiels scientifiques à l’université ALGER I, met en évidence l’importance de la  spécialisation des maladies allergiques en Algérie.

« Tenant compte des conséquences négatives qui avancent depuis un bon moment, il est temps de mettre en place un ensemble de mécanismes de lutte contre l’allergie, à commencer par  la mise en place d’un plan national et la formation des médecins sur la question de  l’environnement » a-t-il souligné hier, lors du forum DK News à Alger.   

Avec une moyenne de 10 millions d’Algériens qui sont atteints de maladies allergiques, toutes âges confondus, Pr Gharnaout argumenté son appel par plusieurs facteurs qui sont liés à la dégradation de l’environnement à commencer par les différentes poussières, produits chimiques et pollutions nuisibles à la qualité de notre environnement quotidien. Les  maladies allergiques sont passées du taux de 9.5% en 1994 à 25 et 30% de la population en 2018. 

   Il vaut mieux prévenir que guérir 

Classée parmi les maladies dangereuses qui développe d’autres maladies mortelles, à commencer par le cancer en première position, l’Algérie  se trouve dans l’obligation d’anticiper ses  programmes et plans d’action contre l’avancée des maladies allergiques.

La prise  en charge rapide de ces maladies qui rentrent dans la famille de la médecine pneumologie qui se développe sans cesse, devra faire objet de diagnostic  à temps afin d’éviter d’autres complications et apparitions de nouvelles situations  à cause du retard de sa prise en charge dans les meilleurs conditions et temps.   

 Développer la formation des médecins sur la question de l’environnement et la consécration d’une journée nationale sur les maladies allergiques en Algérie, doivent être concrétisés sur le terrain dans un proche avenir.  

     L’OMS tire la sonnette d’alarme

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a avancé  un taux de 50% qui peut toucher la population mondiale dans les prochaines années.

Conséquences de plusieurs facteurs à commencer par les maladies génétiques qui se transmettent de manière régulière, le tabagisme comme facteur aggravant, les gaz industriels, la pollution, l’alimentation ou encore le manque et l’absence d’hygiène et tant d’autres éléments de la vie quotidienne qui influent sur le comportement individuel ou collectif, sont souvent à l’origine de l’apparition des symptômes.  

Abordant le volet prévention qui constitue la base de lutte contre toutes les maladies, Pr Gharnaout, n’a pas manqué de déplorer la faiblesse de la formation des médecins qui doit être inscrite en priorité, afin d’éviter le pire.  

« A l’instar des autres pays qui ont réussi leurs politique de santé, je prends l’exemple de la France qui était quasiment nulle en matière de formation dans la spécialité allergique. 

Mais, dès que les Français  ont commencé à travailler sur le sujet, ils ont pu atteindre les résultats escomptés » a-t-il souligné en guise d’engagement pour lutter contre les maladies allergiques et d’autres maladies. 

Pour aller de l’avant, l’invité du Forum n’a pas manqué de donner de simples exemples qui montrent toute l’importance de la formation et de la sensibilisation des citoyens à longueur d’année, un des moyens pour  inculquer les bonnes pratiques de manière continue, avant de pouvoir asseoir une véritable culture de prévention et préservation de la santé qui coûte très cher et en même temps, elle n’a pas de prix.   

Revenant longuement sur la place qu’occupent trois principaux facteurs de développement et l’amélioration de la santé qui repose sur « la science est la conscience» avant tout, ce professeur de la génération post-indépendance a démontré que la problématique de la prévention et développement de la santé publique est dépendante de notre volonté et engagement individuel et collectif à promouvoir les valeurs et la qualité de notre environnement familial, professionnel et sociétal.  

Doté d’un esprit scientifique d’excellence, Pr Gharnaout, chef du servie pneumo au CHU de Rouïba, a souligné que  son service enregistre quotidiennement un taux de 80% des maladies qui sont liés aux maladies allergiques, tout en affirmant que plusieurs maladies comme l’asthme, l’eczéma sont dus aux problèmes allergiques.    

Pénurie de médicaments 

Par ailleurs, loin de dégager un esprit de défaitisme et autres idées négatives sur la situation de cette maladie allergique qui touche 10 millions de personnes en Algérie, il a assuré que la pénurie des médicaments pour le traitement n’existe pas pour les maladies allergiques, ni autres manques de moyens matériels, à savoir les plateaux techniques qui répondent aux besoins des hôpitaux, mais il y a lieu de prendre en compte, l’obligation des vaccins disponibles dans toutes les pharmacies du pays. 

Tout en mettant en exergue la responsabilité des médecins devant leurs actes médicaux, Pr GHARNAOUT a vivement remis en place l’importance de la déontologie  médicale qui place le patient au centre des préoccupations de tous les corps médicaux depuis la nuit des temps, afin de prévenir, lutter et préserver la santé et la vie humaine de tous les risques et dangers.

Amar CHEKAR