Les données personnelles de quelque «2,7 millions d'Européens», utilisateurs du réseau social américain Facebook, auraient été touchées par le scandale de l'affaire Cambridge Analytica, a indiqué vendredi la Commission européenne.
«Facebook confirme que les données personnelles de, peut être, jusqu'à 2,7 millions d'Européens ou de personnes résidant dans l'UE, pourraient avoir été transmises de manière illégale à Cambridge Analytica», a déclaré un porte-parole de l'exécutif européen, Christian Wigand, lors du point de presse quotidien.
Prié par la Commission européenne d’apporter des réponses aux questions soulevées par l'affaire Cambridge Analytica, Facebook a répondu jeudi soir à la Commission qui cherchait notamment à savoir si les données personnelles d’Européens ont été touchées.
L’exécutif européen a exigé également du réseau social américain de l'informer sur les mesures envisagées pour éviter qu’une telle affaire ne se reproduise. «Je vous écris pour mieux comprendre comment les données d’utilisateurs de Facebook, y compris potentiellement celles de citoyens de l’UE, sont tombées dans les mains de tierces parties à leur insu et sans leur consentement», avait indiqué la commissaire européenne en charge de la Justice Vera Jourova dans sa lettre adressée à la numéro deux de Facebook, Sheryl Sandberg.
Dans sa réponse, Facebook a expliqué «les mesures prises» depuis l'éclatement de l'affaire, a soutenu le porte-parole de la Commission européenne qui a estimé, néanmoins, que «d'autres discussions seront nécessaires pour expliquer comment Facebook compte s'y prendre pour introduire les changements et intégrer les règles européennes sur la protection des données».
«Un entretien téléphonique est prévu la semaine prochaine» entre la Commissaire Jourova et la numéro deux de Facebook, Sheryl Sandberg.
En attendant, le porte-parole de l'exécutif européen a affirmé que la Commission «étudiera la réponse apportée par Facebook».
Les récentes révélations sur l’utilisation des données d’utilisateurs de Facebook a poussé les dirigeants des 28 pays de l’UE à se saisir du dossier lors d’un sommet tenu les 22 et 23 mars dernier à Bruxelles. «Les réseaux sociaux et les plateformes numériques doivent garantir des pratiques transparentes et une protection totale de la vie privée et des données personnelles des citoyens», ont-ils insisté dans les conclusions du sommet.
Le président du Parlement européen, Antonio Tajani, a de son côté invité Mark Zuckerberg, à venir s’expliquer devant les eurodéputés.
Le scandale a éclaté mi-mars quand un ancien employé de Cambridge Analytica, a révélé que les données de 50 millions d'abonnés du réseau social avaient été détournées pour les exploiter dans le cadre de la campagne présidentielle américaine de 2016 et lors de celle pour le référendum sur le Brexit. Le chiffre est passé à 87 millions, selon une nouvelle estimation de Facebook.