Histoire

Mohamed Bouras : Un nationaliste hors pair ayant ravivé par le scoutisme la flamme patriotique

Publié par DKNews le 26-05-2018, 15h43 | 61
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Nationaliste hors pair qui s’est donné sans compter à un pays qu’il aimait jusqu’aux tripes, le fondateur des Scouts Musulmans Algériens (SMA), Mohamed Bouras, dont le 77ème anniversaire de la mort sera commémoré dimanche, effectua un véritable travail de titans dans la prise de conscience par la justesse de la cause pour laquelle le peuple se battait.

Ce natif de Miliana (Aïn Defla) qui assimilait le scoutisme à «une école de patriotisme» susceptible de galvaniser les Algériens pour se révolter contre l’indu occupant et le chasser de leur terre, déploya une activité intense notamment à l’adresse des jeunes pour les inciter à prendre part au combat libérateur du pays.

Nombre d’historiens soutiennent que la contribution des SMA à la réussite de la Révolution armée est indéniable au regard du travail effectué en matière de renforcement du nationalisme, observant que nombre d’entre eux ont payé de leur vie leur refus d’obtempérer au colonisateur et de cautionner sa politique exterminatrice.

Pour eux, le fait que le combat de Mohamed Bouras ait particulièrement influencé trois des plus grands héros de la Révolution armée, en l’occurrence Larbi Ben M’hidi, Badji Mokhtar ainsi que le commandant Si M’Hamed Bouguerra, est révélateur à plus d’un titre. 

Pour le fils du compagnon du fondateur du scoutisme en Algérie, Sadek El Foul, ce qui avait le plus incité Bouras à s'adonner au scoutisme fut l’affirmation de Baden Powel (le fondateur du scoutisme à l’échelle mondiale) selon laquelle le scoutisme ne pouvait être pratiqué par les Arabes ou les Musulmans.

Se référant à son père (Sadek El Foul disparu en 1994, ndlr), Mohamed El Foul a souligné que la mise en place en 1935 du groupe El Fallah était une sorte de réponse à cette allégation, observant que ce mouvement a fait des émules un peu partout à travers le pays notamment à Tlemcen, Constantine et Tizi-Ouzou.

«J’ai moi-même adhéré aux SMA en 1958 alors que je n’avais que 12 ans», a précisé à l'APS cet enseignant retraité aujourd’hui âgé de 72 ans, signalant que le nombre sans cesse croissant des adhérents a fini par inquiéter les autorités françaises qui y voyaient là un danger  susceptible de faire avorter leurs desseins expansionnistes.

L’indépendance du pays ou le dénominateur commun aux SMA et Ulémas

Après avoir quitté Miliana, Mohamed Bouras est, à la faveur de la fréquentation assidue du cercle Ettaraki (Alger), devenu proche politiquement de l'Association des oulémas et de son chef, cheikh Abdelhamid Ben Badis. S’étant rendu en 1932 à Miliana après qu'il eut créé l’association des Ulémas, ce dernier n’a pas caché son admiration pour la section «Ibn khaldoun» animé alors par Sadek el foul, affirmant qu’il procédera à la mise sur pied d’une section similaire une fois rentré à Constantine.

Ce fut chose faite en 1936 dans la mesure où Ben badis créa à Constantine les sections Essabah et Arradja, deux dénominations figurant dans son poème «chaâbou al djazairi mouslimoune (le peuple algérien est musulman), oua ila al ouroubati yantassib (il est affilié à l’arabité).

Pour Abderahmane Tounsi, enseignant à la faculté d’histoire de l’université Djilali Bounaâma de Khémis Miliana, l’intérêt porté par Ben Badis au scoutisme atteste du rôle qui lui est dévolu en matière de mobilisation des Algériens notamment les jeunes d’entre eux.

Il a affirmé que la relation entre les Ulémas et les SMA était d’autant plus étroite que dans certaines de ses notes, le Mufti et ex-président du Haut conseil islamique (HCI) des années 1970, Ahmed Hamani, a qualifié Bouras de «bras droit de Ben Badis».

L’étroitesse de cette relation apparaît clairement en juillet 1939 lorsque toutes les sections scoutes d'Algérie se sont constituées en fédération sous la présidence de Ben Badis, a-t-il fait remarquer. 

Pour l'universitaire, «il est clair qu’indépendamment des méthodes auxquelles recourraient l’une ou l’autre de ces deux organisations dans leur lutte contre l’occupant, l’essentiel était  pour elles le souci de mobilisation de la société et de sa prise de conscience sur les véritables desseins du colonisateur». 

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