Santé

Journée mondiale sans tabac : Appel à intensifier la prévention et à une application des lois

Publié par DKNews le 30-05-2018, 15h54 | 120
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La lutte contre le tabagisme passe par un  renforcement de la prévention et une application effective des lois  interdisant de fumer dans les espaces publics, a affirmé hier à Alger, le président du Conseil national de l'ordre des médecins, Dr Mohamed Bekkat  Berkani.

 «Il faut une application des lois qui existent et des campagnes  quotidiennes à travers lesquelles on frappe les imaginations sur les  ravages du tabagisme au sein de la société algérienne», a déclaré Dr  Berkani sur les ondes de la Radio nationale à la veille de la Journée  mondiale de lutte contre le tabac, célébrée le 31 mai de chaque année.

 Rappelant l'existence d'une loi interdisant de fumer dans l'espace public,  il a plaidé pour une application de ces textes, qui sera accompagnée par  une «véritable communication» dans les médias, qui ont un «grand rôle à  jouer» dans la sensibilisation contre le tabagisme.

 «Une journée de lutte contre le tabagisme, ça ne suffit pas : il faut une  pression constante, durant toute l'année, contre ceux qui fument déjà et  £uvrer à empêcher surtout les jeunes de commencer à fumer», a-t-il soutenu,  défendant des «mesures de dissuasion» et «une publicité médiatique plus  régulière» qui montrerait la dangerosité de s'adonner au tabac qui est  source de maladies chroniques.

L'enquête nationale multi-indicateurs, réalisé en 2017 par le ministère de  la Santé en coordination avec l'Organisation mondiale de la Santé à Alger  (OMS) et l'Office national des statistiques, a révélé que «près de 15% des  Algériens âgés entre 18 et 69 ans sont des fumeurs».

Le tabagisme est à l'origine de 60% du nombre global des types de cancer  en Algérie, selon le registre national du cancer qui indique que le cancer  de l'appareil respiratoire arrive en tête avec celui de la sphère ORL à  hauteur de 42%, suivi de celui de la vessie (28%) et du pancréas (22%).

Par ailleurs, M. Bekkat a évoqué la grève des médecins résidents qui dure  depuis le mois de novembre, estimant que «les négociations doivent être  ininterrompues entre les résidents et la tutelle afin de trouver des  solutions et sortir définitivement de cette situation de crise». 

Sur la loi sanitaire, adoptée en avril dernier par l'Assemblée populaire  nationale (APN) et soumise au vote ce mercredi au Conseil de la nation, M.  Bekkat a regretté que certaines dispositions de cette loi «criminalisent  l'acte médical».


Des spécialistes mettent en garde contre les maladies graves provoquées par le tabagisme 

Plusieurs médecins et spécialistes ayant participé, mardi à Alger, à une rencontre de sensibilisation sur la lutte contre le tabagisme ont mis en garde contre les dangers de ce fléau qui est à l'origine de 25 maladies mortelles.

Lors de cette rencontre organisée à la veille de la Journée mondiale sans tabac, célébrée le 31 mai de chaque année, le chef du service cardiologie au centre hospitalier universitaire (CHU) Mustapha Pacha, Mohamed Taib Chniter, a mis en avant «les différents dangers de ce fléau sur la santé», précisant que «la tabagisme est à l'origine de 25 maladies graves détruisant tous les organes du corps, citant la thrombose artérielle et cérébrale.

Il a expliqué que la maladie se complique davantage si le malade est hypertendu, diabétique ou souffre du cholestérol et d'obésité, relevant qu'une seule cigarette par jour a de très graves séquelles sur la santé de l'homme. Pour sa part, le chef du service gynécologie au CHU d'Oran, Pr. Abdelkader Chafai, a mis en exergue les dangers du tabagisme positif et négatif sur la reproduction non seulement parce qu'il provoque le cancer de l'appareil génital (sein et col de l'utérus) mais il contribue aussi aux fausses couches, à la déformation du f£tus et aux troubles du cycle mensuel. 

De son côté, Pr. Houria Houichet, membre de l'équipe de la stratégie nationale pour la lutte contre le tabagisme, a rappelé la convention cadre pour la lutte contre ce fléau qui est la seule convention des Nations Unies adoptée par 181 pays dont l'Algérie en 2006.

Elle Ajouté, à ce propos, qu'en dépit de l'adoption de cette convention par plusieurs pays, 15% de la population mondiale fument toujours dans les espaces publics». Le directeur des maladies chroniques au ministère de la Santé, le Pr. Youcef Terfani, a fait savoir que «l'Algérie prépare l'adoption de la clause de la Convention cadre de lutte antitabac, relative au Protocole de lutte contre le trafic de tabac», en cours d'élaboration au niveau des ministères des Affaires étrangères et du Commerce.

Après avoir rappelé le thème choisi par le ministère pour cette année concernant la lutte contre le tabac «La Chicha, le tabac qui détruit le c£ur», le responsable a évoqué les réalisations nationales accomplies pour accompagner la mise en £uvre de la convention onusienne dont le Programme national de lutte contre les facteur à risque des maladies chroniques comme le tabac (2015-2019), la Stratégie nationale de lutte antitabac, le Plan national de lutte contre le cancer outre l'ouverture de 53 centres de sevrage.

La chef de service des maladies respiratoires au CHU Lamine Debaghine, le Pr Aziza Fissah, a mis en garde contre les composants dangereux de la cigarette, au nombre de 6000 substances, dont la nicotine et le goudron.

Concernant l'affluence sur la chicha durant ces dernières années, notamment avec la prolifération des clubs destinés aux femmes dans les grandes villes, la spécialistes a averti contre la consommation de ce genre de tabac qui contient des substances toxiques à l'instar du charbon outre qu'il contribue à la transmission des maladies à travers son utilisation collective.

L'enquête nationale multi-indicateurs, réalisé en 2017 par le ministère de la Santé en coordination avec l'Organisation mondiale de la Santé à Alger (OMS) et l'Office national des statistiques, a révélé que «près de 15 % des Algériens âgés entre 18 et 69 ans sont des fumeurs».


Appel à l'intensification des campagnes de sensibilisation en milieu juvénile 

Le chef du service pneumologie et allergologie à l'hôpital de Rouiba (Est d'Alger), Merzak Gharnaout, a mis en avant la nécessité de renforcer les campagnes de sensibilisation aux dangers de la consommation du tabac notamment en milieu juvénile.

Dans une déclaration à l'APS, à la veille de la célébration de la Journée mondiale sans tabac, célébrée le 31 mai de chaque année, le Pr. Gharnaout a indiqué que l'Algérie enregistre de 40 à 45 décès par jour, en raison des différentes maladies graves provoquées par le tabac, soulignant l'impératif de renforcer la prévention à travers l'intensification des campagnes de sensibilisation, notamment en milieu scolaire et juvénile. Rappelant qu'une seule cigarette contient plus de 4.000 substances toxiques, dont 40 cancérogènes, le Pr. Gharnaout a précisé que le tabagisme est a l'origine de 90% des cancers, dont celui de l'appareil respiratoire, déplorant cependant que «75% des patients se présentent aux soins à un stade avancé où la guérison est quasiment impossible».

Le tabagisme qui touche toutes la catégories de la société est devenu, a-t-il estimé, un «lourd fardeau» pour le système de santé et la société, au regard des maladies lourdes qu'il provoque et de l'augmentation du nombre de décès qu'il entraine.

«Les fumeurs ne sont pas conscients des dangers de la cigarette», a-t-il regretté, appelant «les autorités publiques à la multiplication des spots de lutte contre le tabagisme à travers tous les médias notamment audio-visuels.

S'agissant de la prévalence du tabagisme selon le groupe d'âge, il a indiqué que la majorité se situe dans la tranche 14-16 ans, mettant en avant la prise en charge lourde pour le Trésor public et l'augmentation effrayante du nombre de décès.

Il a rappelé, par ailleurs, que l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) «ne s'intéresse pas uniquement aux séquelles du tabagisme sur la santé mais aussi sur l'environnement, appelant dans ce sens «les autorités publiques à appliquer avec rigueur les lois et à sévir contre les fumeurs dans les espaces publics dans le cadre de la nouvelle loi de Santé».


Le tabagisme en Algérie représente un «véritable problème de santé publique» 

 Le tabagisme représente un «véritable problème de santé publique» en Algérie et provoque plus de 15.000 morts par an, soit une moyenne de 45 décès chaque jour, a mis en garde Mme Kaïd Nouara, professeur en économie de la santé et auteure de plusieurs publications sur les effets des fléaux sociaux.

Sur l'ensemble de ces décès, on dénombre environ 7.000 infarctus du myocarde, 4.000 cancers bronchiques et plus de 3.000 insuffisants respiratoires, a détaillé cette experte dans un entretien à l'APS. «Le taux de prévalence du tabagisme dans la société algérienne était de 7,7% en 1978. En 20 ans, la consommation du tabac a triplé et passe à 20,6% en 1998.

Cette augmentation évolue jusqu’à 2004 avec un taux de prévalence de 28,6%, puis passe à 27,2% en 2009. En 2018, l'OMS estime que la prévalence du tabagisme en Algérie a baissé et passe à 20% dans la population totale», a précisé l'experte qui s'apprête à publier un livre sur le tabagisme en Algérie.

Pour situer l'ampleur de ce phénomène, elle a noté qu'avec les changements de mode de vie, notamment le développement des comportements à risque, en l'occurrence le tabagisme chez les jeunes, «les maladies chroniques et non transmissibles occupent une place de plus en plus importante dans le profil épidémiologique et représentent actuellement un problème majeur de santé publique».

«Ainsi, a-t-elle expliqué, les maladies cardiovasculaires, les cancers, les affections respiratoires chroniques et les maladies métaboliques constituent une cause importante de morbidité, de mortalité et d'invalidité et pèsent lourdement sur le système de santé algérien».

En 2014, les données du ministère de la Santé indiquaient que 70 % des cancers de la trachée, des bronches et du poumon, 42% des cancers de la bouche et de l'oropharynx, 42 % des cancers de l'£sophage, 28 % des cancers de la vessie et 22% des cancers du pancréas sont liés au tabac.
En outre, 90% des cancers du poumon surviennent chez les fumeurs en Algérie, a-t-elle observé.

Le tabagisme, comme facteur seul et/ou associé, est compté parmi les facteurs à l'origine des maladies cardiovasculaires en Algérie. A cause du tabagisme, ces dernières années, ces maladies sont en nette augmentation chez les jeunes en Algérie, a déploré l'experte.

De plus, 500.000 fumeurs passifs sont victimes de pathologies respiratoires chroniques. Selon une étude réalisée en 2015 et citée par l'experte, le tabagisme «affecte sensiblement la population vulnérable en affaiblissant le pouvoir d'achat des fumeurs et de leurs familles, en amoindrissant leur épargne familiale ou carrément en contribuant à leur paupérisation».

A cause du tabagisme, des familles ne se permettent pas une meilleure alimentation, dont certains membres sont privés du panier alimentaire de base. D'autres familles auraient pu faire mieux pour protéger la santé de leurs enfants et investir dans leur éducation, nourriture, vêtement, etc.

Par ailleurs, les fumeurs malades supportent des coûts extrêmement élevés dus à leur maladie. Les paiements directs des soins des maladies imputables au tabagisme sont exorbitants pour les malades pauvres et appauvrissent davantage les plus défavorisés, selon le constat établi dans cette étude.

Les employeurs assument également des coûts directs et indirects engendrés par le tabagisme de leurs employés: absentéisme et baisse de productivité à cause de maladie. Selon la même étude, le traitement du cancer des poumons dû au tabagisme en Algérie coûterait quelque 272 milliards DA pour le système de santé national chaque année.

Consciente des dangers que représente le tabagisme pour la santé publique et de ses répercussions économiques, l'Algérie a ratifié, il y a 12 ans, la Convention-Cadre de Lutte Anti Tabac (CCLAT OMS), à travers laquelle les pays signataires sont tenus d'appliquer, dans la mesure du possible et selon les capacités techniques, humaines et financières, un programme comportant six stratégies.

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