Palestine : Les Palestiniens malades détenus souffrent de la négligence médicale

Publié par Dknews le 06-06-2018, 16h39 | 22

Faute de prise en charge médicale adéquate et à temps, un adolescent palestinien détenu âgé de 18 ans vient de perdre la vue, ont indiqué des responsables palestiniens, appelant les institutions internationales à enquêter sur la politique de négligence médicale pratiquée par l'administration pénitentiaire de l'occuant israélien contre les prisonniers palestiniens malades.

"Le détenu Hassan Mazhar al-Tamimi, un adolescent de 18 ans de la ville de Ramallah vient de perdre la vue à cause de la négligence médicale pendant sa détention dans les camps de détention" a indiqué a l’avocat du club du prisonnier, Ahmad Safyeh, dans un communiqué.

Pointant du doigt l’administration pénitentiaire de l'occupant israélien, l'avocat a déclaré que cette dernière a tardé "à donner le traitement" au garçon depuis son arrestation  le 7 Avril dernier malgré sa connaissance de son état de santé qui s'est détérioré il y a une semaine", a-t-il repris dans ce document.

Le garçon Al-Tamimi, "accusé d'avoir jeté des pierres, souffre d'une augmentation en protéines dans le sang et doit avoir son propre traitement et sa nourriture spéciale, qui n'a pas été fournie par l'occupation", a-t-on ajouté.

Lundi, le chef de la commission des prisonniers et ex-prisonniers, Issa Qaraqa'a, a appelé les institutions internationales à enquêter sur la politique de négligence médicale pratiquée par l'administration pénitentiaire contre les prisonniers palestiniens malades.

Evoquant les cas de Hassan Al-Tamimi et de celui de Rajai Abdel Qader, il a indiqué que "l’administration des prisons ne procède délibérément à aucun examen médical, ne fournit aucun traitement et laisse leur corps sujets aux foyers d'épidémies".

Dans ce contexte, le club a déclaré que des centaines de détenus dans les prisons d'occupation font face à une "négligence médicale due à la politique de la procrastination dans la fourniture du traitement et du suivi médical, sans oublier les conditions de détention à la source de nombreuses maladies". Le chef du club du prisonnier a qualifié cet acte de "crime contre" cet adolescent.

Il a appelé les organisations internationales des droits de l'Homme "à mettre un terme réel et efficace"  à ces actes à l'encontre des détenus, qualifiant les positions annoncées à cet égard de "futiles".

Il a encore évoqué d'autres cas à l'image du centre de détention "Etzion" où les détenus vivent dans des conditions difficiles et sont mal nourris surtout pendant ce mois sacré de Ramadhan, selon M. Hussien Al-Shiekh, cité par WAFA. "La souffrance et l'humiliation se multiplient jour après jour sans égard pour tout droit humain et international, alors que l’administration n’offre pas d’Iftar aux prisonniers sauf après quatre heures d’Al-Adan avec de très faibles quantités et mauvaises qualités de nourriture", sachant que l’occupation ne leur "donne pas de l’eau à boire sauf pour les toilettes".

Maitre Al-Shiekh a appelé la Croix-Rouge pour "intervenir dans l’immédiat" pour effectuer une visite aux prisonniers outre l'engagement d'actions avec toutes les organisations des droits de l'homme "pour exposer ces transactions inhumaines".

Samedi, la commission palestinienne des affaires des prisonniers et ex-prisonniers a fait état dans un communiqué de1500 prisonniers souffrant de maladies chroniques et 15 autres sont en soins permanents à la clinique de la prison de Ramallah et sont victimes de négligence médicale y compris le retard de leurs traitements.

Ces violations médicales à l'encontre des détenus sont constatées d'après la commission, "pendant l’interrogatoire" et également "lors de leur détention dans les cellules".

Le nombre de prisonniers morts dans les prisons israéliennes depuis le début de l'occupation il y a 51 ans, a dépassé les 215 dont 61 à cause de la négligence médicale.