Crise de l'eau en Afrique du Sud : Levée de l'état de catastrophe naturelle

Publié par Dknews le 13-06-2018, 15h19 | 11

L'Afrique du Sud a levé mercredi l'état   de catastrophe naturelle décrété mi-février en raison de la sécheresse   historique qui frappait la région du Cap (sud-ouest), la deuxième ville du   pays. 

"J'ai décidé de ne pas renouveler l'état de catastrophe naturelle, qui   expire le 13 juin 2018", a déclaré le ministre des Affaires traditionnelles   Zweli Mkhize. 
"La phase aiguë de la sécheresse dans les provinces du Cap occidental   (sud-ouest), du Cap oriental (sud-est), du Cap du Nord (nord-ouest) et   d'autres poches plus petites du pays touche à sa fin", a expliqué le   ministère dans un communiqué. L'état de catastrophe naturelle avait été décrété dans tout le pays alors   que Le Cap était menacée d'une rupture d'approvisionnement en eau potable.  Ces dernières semaines, la région du Cap a bénéficié d'importantes   précipitations saisonnières.  
"A cette époque l'an dernier, le niveau d'eau dans les barrages était de   21,2% et la consommation d'eau de 615 millions de litres par jour", a   rappelé la municipalité. 
Actuellement, le niveau des barrages est de 31,8% et la consommation   quotidienne d'eau de 532 millions litres d'eau, a-t-elle ajouté, appelant   toutefois la population à poursuivre ses efforts "compte tenu de   l'incertitude des précipitations". L'objectif est de limiter la   consommation quotidienne d'eau à 450 millions de litres. 
"Nous devons nous assurer que nous nous en tenons à nos objectifs et aux   restrictions", à savoir une consommation par jour et par personne de 50   litres, a insisté la municipalité.  Toute l'Afrique australe a subi ces dernières années une très forte   sécheresse, aggravée par le phénomène météorologique cyclique El Niñno.   Mais de très fortes pluies ces derniers mois ont permis à l'essentiel de la   région de refaire ses précieuses réserves d'eau. 
Comme l'Afrique du sud, le Mozambique est frappé par une sécheresse   persistante qui a contraint les autorités locales à restreindre les   approvisionnement en eau et a activé un plan d'urgence . Plus d'un million   d'habitants de la capitale mozambicaine Maputo et des environs ont été   privés récemment d'eau potable. 
Des experts et organisations internationales préviennent contre une "crise   de l'eau" aux impacts potentiellement graves, générés notamment par le   réchauffement du climat et la pollution, et qui se font sentir dans   plusieurs parties du globe où les réserves d'eau douce sont en péril. 
Cours d'eau bétonnés par des barrages qui n'arrivent plus jusqu'à la mer,   nappes aquifères millénaires vidées jusqu'à la dernière goutte, eaux   contaminées par diverses pollutions... Les réserves d'eau douce de la   planète étaient déjà en péril, avant même que les effets potentiellement   dévastateurs du réchauffement ne se fassent sentir, selon les experts. 
La planète, dont 97% de l'eau est salée, est traversée par un flux d'eau   douce renouvelable de 42.810 milliards de mètres cubes par an, soit 16.216   litres par personne et par jour, près de quatre fois la consommation des   habitants des Etats-Unis, selon des données de la FAO (2016).      D'après les données de la FAO (2014), 45 pays comme l'Afrique du Sud,   Chypre ou le Maroc sont en situation de pénurie (définie par les Nations   unies lorsque les ressources sont inférieures à 1.000 mètres cube par   habitant par an).