France: 6 à 9 ans de prison requis contre trois jeunes qui voulaient aller en Syrie

Publié par Dknews le 13-06-2018, 15h31 | 11

Des peines de six à neuf ans de prison ont été requises mardi contre trois jeunes de l'est de la France qui voulaient gagner la Syrie quelques mois après les attentats de 2015 à Paris, dont ils connaissaient l'un des kamikazes, ont rapporté des médias citant une source judiciaire. La procureure a également requis une période de sûreté des deux tiers contre Alperen C. (22 ans), Mustafa S. (26 ans) et Saïd I. (32 ans), jugés pour association de malfaiteurs à visée terroriste et qui gravitaient depuis plusieurs années autour d'une filière terroriste d'Alsace (est).

Elle a notamment justifié ces réquisitions par le fait que les trois hommes n'ont pas renoncé à leur projet après les attentats perpétrés par un commando terroriste en novembre 2015, qui ont fait 130 morts à Paris et sa banlieue.
Les trois accusés avaient tenté de partir en Syrie en mai 2016, un voyage par la route qui a tourné court car ils ont rebroussé chemin à la frontière austro-slovène, l'un d'eux n'ayant pas tous ses papiers. La peine la plus lourde, 9 ans, soit un ans de moins que la peine maximale de dix ans, a été requise contre Alperen C, qui avait déjà séjourné en Syrie en 2014 et a reconnu y avoir été entraîné au maniement des armes par un groupe terroriste .
Huit ans ont été requis contre Mustafa S., qui avait déjà tenté de partir en Syrie en décembre 2013 mais en avait été empêché in extremis par sa famille, alors qu'il allait partir avec son ami d'enfance, Foued Mohamed-Aggad. Ce dernier, qui partira, lui, à cette occasion, sera un des kamikazes du Bataclan, à Paris, en 2015.
Six ans ont été requis contre Saïd I., qui n'avait, lui, jamais tenté de partir en Syrie avant 2016. Interrogés à leur retour par les services de renseignement, ils avaient été laissés libres mais placés sur écoute. En septembre 2016, Mustafa S. fréquentera pendant quelques mois le centre de déradicalisation de Pontourny, qui fermera l'été suivant faute de résultats probants, et considéré depuis comme un fiasco. Les trois hommes ne seront interpellés que début 2017, notamment après des écoutes téléphoniques qui confirment leur radicalisation aux yeux des enquêteurs. Le jugement est attendu dans la soirée.