Selon une étude : Les demandeurs d'asile ne sont pas un «fardeau» pour les économies européennes

Publié par DKNews le 23-06-2018, 16h07 | 26

L'arrivée de demandeurs d'asile n’entraîne pas une dégradation des performances économiques et des finances publiques des pays européens qui les accueillent, ont indiqué des économistes français dans une étude.

Sur la base d’analyse statistique à partir de 30 ans de données de 15 pays d'Europe de l'Ouest, les économistes du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), de l'Université Clermont-Auvergne et de l'Université Paris-Nanterre, ont estimé, dans leur étude publié mardi dernier dans Sciences Advances, qu’au contraire, l'impact économique tend à être positif lorsqu'une partie des demandeurs d’asile deviennent résidents permanents.

Plus d'un million de personnes ont demandé l'asile dans l'un des pays de l'Union européenne en 2015, ce qui en fait une année record.

Au cours de la période étudiée (1985-2015), l'Europe de l'Ouest a connu une augmentation importante des flux de demandeurs d'asile suite aux guerres dans les Balkans entre 1991 et 1999 et à partir de 2011 à la suite des Printemps arabes et du conflit syrien, ont constaté les chercheurs, notant que les flux de migrants, notamment intracommunautaires, ont augmenté après l'élargissement de l'UE vers l'est en 2004.

A cet effet, ils montrent qu'une augmentation de flux de migrants permanents (c'est-à-dire hors demandeurs d'asile) à une date donnée  produit des effets positifs jusqu'à quatre ans après cette date», expliquant que le PIB par habitant augmente, le taux de chômage diminue et les dépenses publiques supplémentaires sont ½plus que compensées» par l'augmentation des recettes fiscales. Dans le cas des demandeurs d'asile, aucun effet négatif n'est observé», selon l’étude, et l'effet devient «positif» au bout de trois à cinq ans, lorsqu'une partie des demandeurs obtient l'asile et rejoint la catégorie des migrants permanents.

Selon les résultats de l’enquête, il est «peu probable» que la crise migratoire en cours soit une charge pour les économies européennes, au contraire, elle pourrait être une «opportunité économique».
Selon l’économiste Hippolyte d’Albis, l’un des auteurs de cette étude, le débat politique de l’immigration en France «se concentre beaucoup trop sur le supposé +coût économique+ des migrants», alors qu’il n’y a «pas d’impacts économiques négatifs».

«Il est donc essentiel de recentrer le débat migratoire dans sa dimension politique ou diplomatique», a-t-il recommandé.