Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi : «Premier atelier de conservation et de restauration des mosaïques antiques à Tipasa permettra aux musées d'éviter le recours à l'étranger»

Publié par DKNEWS le 02-07-2018, 16h24 | 43

Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi a affirmé, dimanche à Tipasa que les musés et les sites archéologiques «n'auront plus désormais à recourir au transfert de morceaux en mosaïque à l'étranger pour leur restauration», et ce «après l'ouverture du premier atelier de conservation et restauration des mosaïques antiques qui dispose d'une expérience algérienne avérée en la matière».

S'exprimant à l'ouverture officielle de l'atelier de conservation et de restauration de la mosaïque antique dont le siège sera situé à la villa Angelvy (Tipasa), le ministre a indiqué que «la formation dont ont bénéficié les huit archéologues algériens, avec le soutien de la Fondation américaine «Getty», leur permettra d'être au service des musées et des sites archéologiques qui nécessitent un traitement d'urgence à ses pièces en mosaïques à travers le pays».

«L'Algérie occupe la deuxième place dans la Méditerranée en termes de réserve en mosaïques à travers les wilayas du pays, notamment à l'est avec une superficie de 4500 m²» , a mis en avant M. Mihoubi estimant que «cet atelier sera +la clinique privée+ qui traitera ces réserves».

Dans le même sillage, il a fait savoir que «son département ministériel envisage d'ouvrir un deuxième atelier dans une wilaya de l'est qui abrite les sites de Djemila et Timgad», ce qui met en exergue, selon le ministre, «l'adhésion» de l'Algérie au programme de conservation du patrimoine matériel et immatériel, citant, à titre d'exemple, le musée de Timgad qui a été rouvert au grand public et aux spécialistes après 25 ans de fermeture». 

Pour sa part, le directeur général de l'Office de gestion et d'exploitation des biens culturels (OGEBC), Abdelouahab Zekaghe a précisé à l'APS que «cette session de formation mise sur l'élaboration d'un cadre juridique à même d'assurer la stabilité professionnelle et de recherche pour les archéologues formés et la restauration des espaces mosaïques conservés aux musées depuis 1930».

Il a indiqué, dans un contexte pareil, que l’Algérie avait contribué, grandement, à la redynamisation de cette formation spécialisée, en finançant 90% des frais de formation alors que la Fondation américaine «Getty» a assuré les encadreurs spécialisés et pris en charge des stages à l’étranger.

De son côté, le responsable de l’atelier de préservation et de restauration au niveau de l’ancien musée Arles, Patrick Blanc a indiqué que l’atelier, ouvert en Algérie, s’inscrivait dans le cadre d’un programme «à dimension méditerranéenne» qui englobe toutes les régions de la méditerranée qui regorge de mosaïques antiques, ajoutant que l’objectif de la formation dont ont bénéficié les huit (8) archéologues algériens et ceux venant du Liban et d’Egypte, était «le suivi du développement, de la rénovation, et de l'élargissement des musées», de façon à ce que le transfert de la mosaïque soit fait minutieusement, lui garantissant une longue vie.

M. Blanc a salué, en outre, l’atelier, «le premier du genre en Algérie», disant que le ministère de la Culture et ses institutions avait mis à la disposition des chercheurs une base de données importante et des équipements permettant au groupe de stagiaires de travailler sur les modèles de mosaïques conformément aux techniques mondialement connues.

Pour sa part, la directrice de la Fondation «Getty», John Feinstein a indiqué que l’atelier de l’Algérie est «une consécration» du travail mené par l’entreprise qui date de plus de 10 ans dans la région de l’Afrique du Nord et du Moyen Orient, se félicitant de la formation dont a bénéficié cette promotion de jeunes en 2016-2017.

De leur côté, les deux chercheurs en Archéologie, l’algérien Rihan Fethi et la libanaise Rouba Al-Khouri, ont mis en exergue que les sessions de formations au niveau du musée de l’Arles (France) et le travail de terrain sur le site archéologique de la région de Djebil, puis Tipaza, leur avaient permis de connaître les différentes techniques de restauration et de maintenance de la mosaïque antique et d’acquérir les différentes connaissances sur la documentation, la photographie, et le nettoyage de ces mosaïques.