Selon un rapport : Des services de santé de faible qualité augmentent le poids des maladies

Publié par DKNEWS le 07-07-2018, 16h33 | 31

Des services de santé de faible qualité freinent l’amélioration de la santé dans les pays, quel qu’en soit le niveau de revenu, a indiqué jeudi un nouveau rapport conjoint de l’OCDE, de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de la Banque mondiale.

«A l’heure actuelle, on constate dans tous les pays des erreurs médicamenteuses ou de diagnostic, des traitements inadaptés ou inutiles, des structures ou des pratiques cliniques inadaptées ou dangereuses, ou encore des prestataires de soins de santé qui manquent de formation et de compétences», a souligné le rapport relevant que la situation est «pire» dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

Il précise que dans ces pays, 10 % des patients hospitalisés risquent de développer une infection pendant leur séjour, contre 7 % dans les pays à revenu élevé, estimant que ces infections contractées à l’hôpital «pourraient facilement être évitées grâce à une meilleure hygiène et un usage approprié des antimicrobiens».

Cependant, dans les pays à revenu élevé, relève le document, un patient sur dix est victime de complications pendant son traitement médical, soulignant par ailleurs que les maladies associées à des soins de mauvaise qualité «font peser des dépenses supplémentaires sur les familles et les systèmes de santé».

«Si on constate certains progrès dans l’amélioration de la qualité des soins, par exemple en ce qui concerne le taux de survie au cancer et aux maladies cardiovasculaires, les coûts socio-économiques imputables à des soins de faible qualité, notamment en termes d’incapacité prolongée, de déficience et de perte de productivité, se chiffrent en milliers de milliards de dollars chaque année», expliquent les auteurs du rapport.

Pour sa part, le SG de l’Organisation de la coopération et du développement économiques (OCDE), Angel Gurria, a considéré que «faute de services de santé de qualité, la couverture maladie universelle n’est qu’une vaine promesse», ajoutant que «les avantages économiques et sociaux sont évidents et nous devons mettre bien davantage l’accent sur l’investissement dans la qualité si nous voulons renforcer la confiance dans les services de santé et donner à chacun la possibilité d’utiliser des services de santé de qualité élevée et centrés sur la personne».

De son côté, le DG de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a affirmé que son organisation est «déterminée à faire en sorte que chacun, partout, puisse bénéficier de services de santé au moment et là où il en a besoin» et «à veiller à ce que ces services soient de qualité élevée».

«Aucun pays ne peut se permettre d’offrir des services de santé de faible qualité et dangereux pour la santé, laquelle est au c£ur même du capital humain», a souligné Jim Yong Kim, président du Groupe de la Banque mondiale, faisant remarquer que «les pauvres sont les premiers à être pénalisés par des services de santé de faible qualité».

Le rapport énumère un ensemble de problèmes liés à la qualité des services de santé dans le monde, comme le cas de professionnels de santé de sept pays africains à revenu faible et intermédiaire qui n’ont pas été capables de faire un diagnostic correct que dans un tiers à trois quarts des cas, ou également des recherches menées dans huit pays caribéens et africains enregistrant des taux de mortalité élevés qui ont montré que les services de santé efficaces et de qualité pour les mères et les enfants sont «bien plus rares».

Le document indique aussi qu’environ 15 % des dépenses hospitalières des pays à revenu élevé sont liés à des erreurs de traitement ou à des maladies nosocomiales.