Dominés une bonne partie de la rencontre, les Bleus s'imposent néanmoins en finale (4-2) contre la Croatie à l'issue d'un match surréaliste. Par Alexandre Borde
La France est championne du monde grâce à sa victoire sur la Croatie (4-2). Les Bleus ont fait preuve d'un énorme réalisme pour arracher ce succès et font chavirer de bonheur le peuple français. Mario Mandzukic contre son camp (18e), Antoine Griezmann sur penalty (36e), Pogba (59e) et Mbappé (65e) ont marqué pour les Bleus tandis que Perisic (28e) et Mandzukic (69e) suite à une grosse boulette de Lloris ont trouvé le chemin des filets coté croate.
Les Bleus ont été fébriles une bonne partie de la rencontre mais ont fait preuve d'une culture de la gagne indestructible encore aujourd'hui. Deschamps devient le troisième sélectionneur à remporter le Mondial après l'avoir gagné en tant que joueur. Il rejoint Mario Zagallo et Franz Beckenbauer dans ce Panthéon. Kylian Mbappé, lui, est le plus jeune footballeur après Pelé à marquer en finale.
Les chiffres sont beaux, la performance est incontestable. Mais la France n'a pas gagné avec panache. Elle a battu la Croatie comme un prédateur froid et cynique, pas toujours sûr de lui, mais incroyablement sûr de son efficacité. Preuve de son réalisme "à l'italienne" : la France a mis deux buts en première période alors qu'elle n'a tiré qu'une seule fois au but. Le premier but français venant d'un coup-franc indirect dévié involontairement.
Il ne pouvait rien arriver à ces Bleus
Sauf que les Bleus sont devenus une redoutable machine à gagner. Sobre, calculatrice, mélange de style direct offensif qui rappelle celui de la vieille RFA et de froideur italienne dans l'obtention du résultat. Aucune sélection ne pouvait battre cette équipe de France. Elle est injouable et sait frapper quand il faut pour infliger des blessures fatales à son anniversaire.
Perisic a beau revenir au score et relancer les Croates. Peu importe, la VAR, cette innovation au service d'abord de la gagne française, vient au secours des Bleus et leur redonne un avantage inespéré.
Les Croates ont beau bousculer les joueurs de Deschamps en début de seconde période. Mbappé et Pogba viennent étourdir dans la foulée la défense croate pour inscrire deux nouveaux buts français coup pour coup. Hugo Lloris a beau commettre une grossière boulette en finle et imiter l'infortuné Kariuus de Liverpool, la défense française tient le coup physiquement et joue la montre aec efficacité. N'golo Kanté a beau ne pas être dans un beau jour. N'zonzi vient le suppléer pour la dimension athlétique nécessaire en fin de rencontre.
Il ne pouvait rien arriver à ces Bleus qui imitent ainsi leurs illustres prédécesseurs de 1998. La finale de l'Euro 2016 est définitivement enterrée. La leçon de Knyshna a été retenue avec cette bande de gamins matures et pas du tout apeurés par l'évènement, n'en déplaise à Roselyne Bachelot. Il s'agit également de la première Coupe du monde remportée hors de nos bases.
