29 enfants tués dans un raid au Yémen: le Conseil de sécurité exige une enquête

Publié par DKNEWS le 11-08-2018, 16h08 | 23

Le Conseil de sécurité de l'ONU a exigé vendredi une "enquête crédible et transparente" sur le raid aérien, attribué à la coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite, qui a tué 29 enfants au Yémen, tout en exprimant sa "grande préoccupation".

L'ambassadrice britannique à l'ONU Karen Pierce, qui préside le Conseil de sécurité et s'exprimait en son nom, a exprimé à des journalistes, après une réunion à huis clos sur le Yémen, sa "grande préoccupation" et appelé à "une enquête crédible et transparente".

"Ce qui est crucial maintenant, c'est d'avoir une enquête crédible et indépendante" (Karen Pierce)

Plus tôt vendredi, la coalition militaire sous commandement saoudien, qui intervient au Yémen contre les éléments d'Ansarallah (Houthis), a annoncé l'ouverture d'une enquête sur le raid.

Le Conseil de sécurité n'a pas ordonné le lancement d'une enquête séparée, mais "va maintenant discuter avec l'ONU et d'autres pour voir comment l'enquête peut avancer au mieux", a précisé Mme Pierce.

Cette réunion du Conseil de sécurité avait été demandée par la Bolivie, les Pays-Bas, le Pérou, la Pologne et la Suède, tous des membres non permanents du Conseil de sécurité.

Avant la réunion, les Pays-Bas avaient insisté sur le fait que l'enquête devait être indépendante, laissant entendre que la décision de la coalition de lancer une investigation était insuffisante.

"Nous avons vu les images des enfants qui sont morts", a déclaré à la presse l'ambassadrice adjointe des Pays-Bas à l'ONU, Lise Gregoire-van Haaren. "Ce qui est crucial maintenant, c'est d'avoir une enquête crédible et indépendante", a-t-elle ajouté.

Au moins 29 enfants âgés de moins de 15 ans ont été tués jeudi dans des frappes contre leur bus sur un marché très fréquenté de Dahyan, zone contrôlée par les éléments du mouvement Ansarallah (Houthis), selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Quarante-huit blessés, dont 30 enfants, ont été admis dans un hôpital géré par l'organisation.

La coalition avait annoncé "l'ouverture immédiate d'une enquête" à la suite d'informations concernant "une opération des forces de la coalition dans la province de Saada jeudi et d'un bus de passagers ayant subi des attaques ".

L'alliance avait annoncé l'ouverture de cette enquête après des appels pressants de l'ONU et Washington.

Le Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres avait appelé jeudi à une "enquête rapide et indépendante", tandis qu'un porte-parole du département d'Etat américain avait demandé une "enquête approfondie et transparente".

La coordinatrice humanitaire de l'ONU pour le Yémen, Lise Grande, a dénoncé un acte "horrible et totalement inacceptable".

Le jour des frappes à Dayhan, la coalition avait affirmé avoir mené une opération militaire "légitime" contre un bus transportant des "combattants Houthis".

Elle visait, selon elle, "des éléments qui ont (...) tiré un missile contre la ville (saoudienne) de Jizane, faisant un mort et des blessés parmi les civils".