La lutte contre le changement climatique sera source de croissance et créatrice de richesses

Publié par DK News le 05-09-2018, 15h53 | 10

La lutte contre le changement climatique sera source de croissance et créatrice de richesses, indique un rapport d'experts internationaux publié mercredi, qui veut, en évaluant les gains potentiels, convaincre les Etats et les entreprises de s'engager plus activement.

La transformation de notre modèle économique vers une économie peu émettrice de CO2 "recèle de nombreuses opportunités", avance ce rapport de la Commission mondiale sur l'économie et le climat, créée en 2013 et soutenue par d'anciens dirigeants politiques, des chefs d'entreprises et des économistes.

Grâce à l'émergence de villes moins polluées, le développement d'une énergie propre, d'infrastructures et d'une agriculture plus compatibles avec l'environnement, "nous obtiendrons une productivité plus élevée, des économies et une plus grande inclusion sociale", ajoutent les auteurs du rapport.

Selon eux, les bénéfices d'un changement de modèle pourraient représenter 26.000 milliards de dollars de gains économiques supplémentaires d'ici à 2030, et générer 65 millions d'emplois en plus par rapport à la tendance actuelle.

Les Etats pourraient également engranger 2.800 milliards de dollars de recettes par an en 2030 (soit le PIB actuel de l'Inde) en supprimant les subventions aux énergies fossiles d'ici à 2025 et en mettant en place un prix du carbone efficace, entre 40 et 80 dollars la tonne en 2020, alors qu'il est beaucoup plus faible actuellement dans les différents mécanismes mis en place ou envisagés par 70 Etats ou juridictions.

Mais "le rythme de ces transformations n'est pas assez soutenu" par rapport à l'enjeu, estiment les auteurs de l'étude, dans la lignée du discours de nombreux scientifiques.

"Nous sommes à un moment charnière décisif. Les responsables politiques devraient lever le pied du frein et donner un signal clair", affirme l'ancienne ministre des Finances du Nigeria Ngozi Okonjo-Iweala, co-présidente de la Commission mondiale sur l'économie et le climat, aux côtés  du PDG d'Unilever Paul Polman et de l'ancien vice-président de la Banque mondiale Nicholas Stern.

Le rapport défend notamment une accélération des investissements dans les infrastructures durables (réseau d'énergie, de transports, d'eau, bâtiments). A ce titre, les banques multilatérales et de développement doivent multiplier par deux leurs investissements, à 100 milliards de dollars par an d'ici à 2020.