La création du GPRA a donné de la visibilité à la Révolution de Novembre

Publié par DK News le 18-09-2018, 17h31 | 32

La mise en place le 19 septembre 1958, du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) avait permis de  "donner de la visibilité" à la Révolution pour négocier avec le colonisateur français débouchant ainsi sur une "victoire retentissante", a relevé jeudi à Alger le président de l’Association des anciens du ministère de l'Armement et des Liaisons générales (MALG), Daho Ould-Kablia.

"Le GPRA a pu ainsi négocier à travers plusieurs étapes aboutissant à une victoire retentissante contre la colonisation avec le recouvrement de l'indépendance de l'Algérie", a indiqué M. Ould Kablia lors d'une conférence organisée au forum du journal El-Moudjahid en collaboration avec l'association Machaal El Chahid.

Le conférencier a rappelé qu'après le déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 54, ses principaux dirigeants notamment les neuf historiques n'avaient pas l'opportunité de bien coordonner leurs actions, toutefois cette situation avait été réglée avec la tenue du congrès de la Soummam le 20 août 56 qui a aboutit à la mise en place d'une direction collégiale, le Comité de coordination et d'exécution (CCE). 

Il a expliqué que "le CCE avait fini par atteindre ses limites" et n'avait pas tous les moyens de bien coordonner la lutte efficacement, d'où la nécessité d'aller vers une direction "plus représentative et élargie", à savoir le GPRA.

"Le CCE souffrait notamment de graves dissensions entre ses dirigeants aboutissant à l'assassinat de Abane Ramdane", a-t-il déploré relevant que c'est Ait Ahmed qui avait suggéré la création d'un gouvernement provisoire à même d'être plus représentatif et plus crédible sur la scène internationale.

Selon lui, ce nouveau gouvernement en exil, alors présidé par Ferhat Abbas, puisait sa force dans la reconnaissance de nombreux Etats souverains, notamment la Chine, l'ex-Yougoslavie, l'Inde, l'Indonésie et le Pakistan, et de nombreux pays arabes et africains, qui soutenaient le  combat du peuple algérien pour sa liberté et sa dignité.

Il a noté que le GPRA était né dans un contexte difficile, avec le règne du général De Gaulle qui a essayé d'anéantir la Révolution algérienne  notamment en intensifiant les opérations, en étouffant les maquis, et établissant les lignes Challe et Maurice.Ould Kablia a reconnu, néanmoins, que la Révolution algérienne n'était pas exempte de problèmes et de crises, à l'instar de nombreux mouvements de libération dans le monde, notamment pour la présidence du GPRA, citant l'exemple de Krim Belkacem (un des neuf historiques) qui "escomptait le dirigeait mais qui a buté sur l'hostilité de ses compagnons d'arme Abdelhafidh Boussouf et Lakhdar Bentobal", a-t-il dit.

Interrogé à l'occasion, sur les nombreux algériens qui avaient soutenu la Révolution dans le secret, de par leur fonction notamment dans les administrations françaises, citant au passage le cas de Salah Bouakouir, alors secrétaire général adjoint au gouverneur général d'Alger chargé des affaires économiques, M. Ould Kablia a indiqué que c'est Bouakouir qui a lui-même pris attache avec Ferhat Abbas qui l'a mis en contact ensuite avec Boussouf.

"Il a donné la structure du plan de Constantine et les projets des Français concernant sa politique pétrolière en Algérie. Nous avons tous les documents à ce sujet, d'ailleurs il a fini par être assassiné par les services français. Il faut qu'il ait le statut de chahid", a-t-il soutenu.

Par ailleurs, évoquant la  reconnaissance par l'Etat français de sa responsabilité dans la disparition et la torture, durant la Guerre de libération nationale, de Maurice Audin, Ould Kablia l'a qualifiée d'un "grand geste, lequel doit être suivi par d'autres", ajoutant qu'il faut qu'"on reconnaisse beaucoup de crimes qui ont été commis par l'armée française".

Pour sa part Salah Goudjil, sénateur et moudjahid dans les Aurès (wilaya I  historique), a indiqué qu'en dépit de toutes les difficultés et les  dissensions, la Révolution algérienne a pu venir à bout d'une puissance telle que la France.

"Nous avons pu triompher contre le colonisateur français et arracher une  indépendance totale sans l'aide d'aucune partie pour avoir justement la  souveraineté sur nos décisions politiques", a-t-il soutenu.