Michèle Audin: "c'est la fin de l'affaire Audin et le début d'une histoire apaisée"

Publié par Dk News le 21-09-2018, 16h19 | 27

La fille de Maurice Audin, Michèle, a estimé que la reconnaissance officielle de la responsabilité de l'Etat français sur la torture et l'assassinat de son père est "la fin de l'affaire Audin et le début d'une histoire apaisée".

"C'est la fin de l'affaire Audin et le début d'une histoire apaisée. Il faut aller de l'avant pour histoire apaisée sur la guerre d'Algérie", a-t-elle dit dans une vidéo publiée par Médiapart, soutenant que "le moment est venu".

Soulignant que la déclaration du président Emmanuel Macron sur l'assassinat de Maurice Audin est venue combler la distance qui existait entre la vérité, connue déjà depuis 1957, et la version officielle qui évoquait son évasion, Michèle Audi, qui est également mathématicienne comme son père, a affirmé qu'il reste "beaucoup de choses à faire".

"Il faut établir comment il a été véritablement assassiné. Il a été torturé, on sait qu'il a été assassiné, mais on ne connaît pas comment cela était fait", a-t-elle dit, soutenant qu'il y a également "beaucoup de choses" pour les disparus de la guerre d'Algérie.

Le président Macron a indiqué dans sa déclaration remise jeudi dernier à la veuve de Maurice Audin qu'"il importe que cette histoire soit connue, qu’elle soit regardée avec courage et lucidité", appelant à l'approfondissement du travail de vérité qui doit ouvrir la voie à une "meilleure" compréhension de passé français et à une volonté "nouvelle" de réconciliation des mémoires et des peuples français et algérien.

"Il en va de l’apaisement et de la sérénité de ceux qu’elle a meurtris, dont elle a bouleversé les destins, tant en Algérie qu’en France", a-t-il ajouté.

Pour Michèle Audin,"ce n'est pas une chose simple, mais il faut le faire", d'autant, a-t-elle rappelé, que le président Macron a ordonné l'ouverture des archives et appelé les personnes détenant des archives à les faire connaître.

Dans sa déclaration, le chef d'Etat français, rappelle-t-on, a affirmé que la République ne saurait "minimiser ni excuser" les crimes et atrocités commis durant ce conflit, précisant que cette reconnaissance vise notamment à "encourager le travail historique sur tous les disparus de la guerre d’Algérie".

Il a indiqué qu'une dérogation générale, dont les contours seront précisés par arrêtés ministériels après identification des sources disponibles, "ouvrira à la libre consultation tous les fonds d’archives de l’Etat qui concernent ce sujet", appelant ceux qui auraient des documents ou des témoignages à livrer à "se tourner vers les archives nationales pour participer à cet effort de vérité historique".