OPEP-non OPEP: appels à la poursuite des efforts pour la stabilité du marché pétrolier

Publié par DK News le 23-09-2018, 16h28 | 28

 Plusieurs pays membres de l’OPEP et non OPEP ont affirmé dimanche à Alger leur volonté d’œuvrer davantage au renforcement de la stabilité marquant actuellement le marché pétrolier.

"Le JMMC est l’expression d'une bonne gouvernance qui donne au marché pétrolier une visibilité nécessaire et plus de transparence (...)" (Guitouni)

Saisissant leur participation à la 10ème réunion du Comité ministériel conjoint de suivi de l'accord de réduction de la production pétrolière des pays de l'OPEP et non-OPEP (JMMC), les ministres de pays OPEP et non OPEP ont été unanimes quant à la nécessité de maintenir le dialogue entre eux et avec les pays consommateurs.

Cela permettra de parvenir à des prix du brut favorables aux économies des deux parties, ont-ils fait valoir.

Dans son allocution d’ouverture des travaux de la réunion, le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni, a appelé les pays producteurs, l’industrie pétrolière et les consommateurs à "capitaliser leurs efforts positifs" et à assurer une transition "souple" afin de ne pas déstabiliser le retour en cours à l’équilibre du marché pétrolier.

Selon lui, le JMMC est l’expression d'une "bonne gouvernance qui donne au marché pétrolier une visibilité nécessaire et plus de transparence notamment sur le niveau mensuel d’offre des 25 pays signataires".

Il a alors rappelé que lors des premiers mois de la mise en œuvre de la Déclaration de Coopération OPEP-non OPEP, adoptée par les 25 pays producteurs de pétrole, "des doutes non justifiés pesaient sur leur capacité collective à agir efficacement pour éliminer l’excédent des stocks et restaurer l’équilibre du marché pétrolier".

"Nous avons tous ensemble fait preuve de leadership, de flexibilité et de bonne gouvernance", a-t-il poursuivi.

Dans ce sens, il a relevé que la Déclaration de coopération OPEP-non OPEP avait été un succès "remarquable" et "historique".

Par ailleurs, il a soutenu qu’il convenait à présent d’envisager les voies et moyens "de pérenniser notre coopération et de maintenir les bases d’un dialogue permanent non seulement entre les pays OPEP et non OPEP mais également, et surtout, entre les pays producteurs et consommateurs".

Pour sa part, le président de l'OPEP et ministre émirati de l'Energie et de l'industrie, Souhail Mohamed Al Mazraoui, a affirmé que l'OPEP "n'est pas une organisation politique" et que son rôle consiste plutôt à stabiliser le marché pétrolier.

"L'OPEP n'est pas une organisation politique et n'est pas concernée par les pressions politiques", faisant allusion au récent tweet du président américain Donald Trump dans lequel il a demandé aux pays de l'OPEP à augmenter leur production accusant l'organisation de "pousser pour des prix du pétrole toujours plus haut".

A ce propos, le ministre émirati a tenu à préciser que l'OPEP "n'est pas chargée de faire hausser ou baisser les prix du brut mais plutôt de stabiliser le marché".

De surcroît, le président de l’OPEP a fait savoir que les capacités actuelles de production sont à même d’assurer et de garder l'équilibre sur le marché pétrolier mondial.

"Je pense et je souhaite qu'avec les capacités que nous avons, nous pouvons contrôler l'équilibre et garder cet équilibre pendant longtemps" (ministre émirati) 

"Nous ne voulons pas qu’il y ait plus de déstockage et plus de pétrole sur le marché", a-t-il fait valoir

Selon lui, "on ne peut pas réussir si nous n’avons pas cette confiance entre nous pays OPEP et non-OPEP et à l’égard des pays consommateurs".

Par ailleurs, il a soutenu que les accords OPEP et non-OPEP ne visaient pas uniquement les prix du baril mais aussi la stabilité du marché, ajoutant que "nous continuerons à faire preuve de sagesse".

De même, a-t-il dit, il faudrait continuer à anticiper sur l’offre et la demande pour éviter les erreurs sur le marché pétrolier.

"Nous avons des défis qui seront plus difficiles à relever si nous ne travaillons pas ensemble", a-t-il insisté.

Dans son allocution, il a aussi fait part du souhait de l'OPEP d'attirer d'autres pays producteurs dans l'accord OPEP-non OPEP pour contribuer dans la sauvegarde de l'équilibre du marché pétrolier mondial.

"Nous espérons qu'il y ait une stabilisation du marché pendant longtemps" (ministre émirati)

De son côté, le secrétaire général de l'OPEP, Mohammad Sanusi Barkindo, a affirmé que les efforts consentis par les pays OPEP et non-OPEP avaient permis la stabilisation du marché, et a appelé à la poursuite du dialogue sur les fluctuations du marché en vue de maintenir son équilibre.

Par ailleurs, le SG de l'OPEP a salué les efforts consentis par l'Algérie, sous la direction du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en vue de garantir la stabilité du marché avec la participation des pays OPEP et non-OPEP, affirmant qu'Alger est devenue "la ville des positions", car ayant abrité les concertations des pays 'OPEP et non-OPEP, sanctionnées par la Déclaration d'Alger en 2016.

De son côté, le ministre saoudien de l'Energie, Khaled El Falih, a affirmé qu'il demeurait confiant qu’il y ait suffisamment d’offre de pétrole, et ce, en prenant des "mesures appropriées" pour le long terme.

Par ailleurs, M. El Falih a affirmé, dans une déclaration à la presse en marge de la réunion, que son pays "n'influence pas les prix" et qu'"il n'existe pas d'accord pour augmenter la production" de pétrole actuellement.

Selon lui,  la stabilité marquant actuellement le marché pétrolier, avec un baril de l'ordre de 80 dollars, est "favorable aux producteurs et consommateurs".

Le ministre de l'Energie russe, Alexandre Novak, a appelé, quant à lui, à l'élargissement de la coopération entre les pays producteurs de pétrole au sein et hors OPEP pour réaliser une stabilité à long terme sur le marché mondial.

A l'approche de la fin 2018 (date d'expiration de l'accord de réduction de la production pétrolière), il est nécessaire de réfléchir sérieusement à l'élargissement de notre partenariat pour faire face aux nouveaux défis actuels et futurs", a-t-il précisé M. Novak dans une allocution à l'ouverture des travaux.