La Turquie promet de révéler «toute la vérité» sur le meurtre du journaliste saoudien, Jamal Khashoggi, disparu après être entré dans le consulat d'Arabie saoudite à Istanbul le 2 octobre, au moment où Ryadh compte poursuivre l'enquête pour faire la lumière sur la mort du journaliste et indiquer l'endroit où se trouverait son corps.
Au lendemain de la reconnaissance par l'Arabie Saoudite que le journaliste a été bel et bien tué dans le consulat saoudien à Istanbul, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a promis que la Turquie va révéler «toute la vérité» sur le meurtre de Khashoggi.
Le président Erdogan a précisé qu'il ferait mardi une déclaration sur cette affaire et traiterait la questions «en détail» lors d'une réunion de son parti au Parlement. Le roi Salman Bin Abdulaziz Al Saud s'est dit, pour sa part, «déterminé» à ce que les auteurs de la mort de Khashoggi «rendent des comptes» Dans le même sillage, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Joubeir, a affirmé que la mort de Jamal Khashoggi à l'intérieur du consulat saoudien à Istanbul après sa disparition le 2 octobre avait été «une erreur».
Dans un entretien à la chaîne américaine Fox News, depuis Ryadh, Adel al-Joubeir a qualifié la mort du journaliste Jamal Khashoggi, d'«énorme et grave erreur» et a assure «ne pas savoir où se trouve son corps». «C'est une erreur terrible et une tragédie. Nous exprimons nos condoléances à la famille Khashoggi.
Nous ressentons leur douleur», a déclaré également M. al-Joubeir. «Malheureusement, une erreur énorme et grave a été commise et j'assure que les responsables répondront de leurs actes», a-t-il ajouté.
«Nous avons établi qu'il avait été tué au consulat, mais en ce qui concerne les détails, nous ne savons pas comment il a été tué, ni où se trouve son corps», a poursuivi le chef de la diplomatie saoudienne, ajoutant que l'erreur commise «est inacceptable pour les autorités de n'importe quel pays».
Un besoin de clarification sur le meurtre
Les explications de Ryadh sur la mort du journaliste critique du prince héritier Mohammed ben Salmane et exilé aux Etats-Unis sont loin d'avoir convaincu les grandes capitales occidentales.
Dans un communiqué commun, Londres, Paris et Berlin ont estimé dimanche qu'il y avait «un besoin urgent de clarification» sur les circonstances de la mort «inacceptable» du journaliste, âgé de 59.
Dans un premier temps, les autorités saoudiennes avaient affirmé que le journaliste était ressorti vivant du consulat. Des responsables turcs ont, eux, donné une autre version affirmant que Jamal Khashoggi avait été torturé et assassiné par une équipe de 15 agents saoudiens venus spécialement de Ryadh.
Dans le contexte de cette affaire, Ryadh a annoncé le limogeage du numéro deux du Renseignement saoudien, le général Ahmed al-Assiri, et de trois autres hauts responsables de ces services, ainsi que d'un conseiller «médias» à la cour royale, Saoud al-Qahtani.
Dix-huit autres suspects saoudiens ont été également interpellés, suite à cette affaire, qui a provoqué une onde de choc mondiale et considérablement terni l'image de Ryadh.
Réagissant à cette affaire, la chancelière allemande, Angela Merkel, a prévenu que l'Allemagne n'autoriserait pas en l'état d'exportations d'armes vers l'Arabie Saoudite.
