Le président de la Société algérienne d'épidémiologie psychiatrique, Pr Mohamed Taieb Ben Othmane a salué, jeudi à Alger, l'introduction, par le ministère de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, de nouveaux médicaments dans la nomenclature en vigueur, ce qui «permettra d'améliorer le traitement des malades mentaux».
S'exprimant en marge du premier colloque international de la Société algérienne d'épidémiologie psychiatrique, Pr Ben Othmane, qui est également chef de service de psychiatrie à l'hôpital Mustapha Bacha a souligné que l'introduction ,par le ministère de la Santé, de nouveaux médicaments dans la nomenclature en vigueur «permettra d'améliorer la qualité du traitement».
Ce colloque, auquel prennent part des experts nationaux et étrangers, a pour objectif faire connaitre les derniers développements de la science dans le domaine de la santé mentale, améliorer la formation continue et échanger les expériences entre les spécialistes, a-t-il indiqué. Les recherches scientifiques permettront un dépistage minutieux de plusieurs maladies mentales en vue d'améliorer la prise en charge des malades, citant, à titre d'exemple, les dysfonctionnements du système immunitaire qui peuvent entraîner des maladies mentales et certaines inflammations qui peuvent aussi être à l'origine de ces pathologies.
Les participants évoqueront également, lors de cette manifestation, les nouvelles méthodes de prescription des substances psychotropes à usage prolongé, au lieu des médicaments traditionnels pris au quotidien par le patient mais vite abandonnés dans la majorité des cas. Pr Ben Othmane a affirmé, par ailleurs, que plusieurs pays développés faisaient recours, aujourd'hui, à la prescription d'injections, administrées une fois par mois au lieu des comprimés eu égard à l'efficacité de ces dernières dans l'amélioration de l'état de santé du patient.
A cette occasion, il a appelé à l'impératif d'ajouter des types de médicaments innovés à la liste de médicaments destinée au traitement de la schizophrénie, lesquels ont prouvé leur efficacité dans certains pays «sans enregistrer aucun effet secondaire», affirmant, dans ce sens, que plusieurs malades atteints de schizophrénie ont abandonné leur traitement en raison des effets secondaires causés par les médicaments classiques adoptés par l'Algérie durant les années 90, tandis que des études récentes ont démontré leurs effets secondaires nocifs pour la santé.
Aussi, le chef de service, a mis en avant le rôle de l'imagerie médicale dans le dépistage précoce des maladies psychiatriques qui a permis une prise en charge précoce des malades.
Pr. Ben Othmane a déploré, enfin, «le comportement de la société algérienne vis-à-vis des maladies psychiatriques en faisant recours au charlatanisme et à d'autres formes de rites au lieu de se diriger vers les hôpitaux, ce qui aggrave, selon le même spécialiste, la situation du patient.
Il a appelé, également, les familles des malades à ne pas les marginaliser et à les prendre en charge sur le plan social et médical jusqu'à leur guérison complète de la maladie».
