Culture

Théâtre : «Arlequin, serviteur de deux maîtres» du Piccolo Teatro de Milan, présenté à Alger

Publié par Dk News le 26-10-2018, 15h42 | 27
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«Arlequin, serviteur de deux maîtres», célèbre   comédie populaire italienne, marquée par la naïveté, la ruse et   l’ingéniosité de ses personnages masqués, a été présentée, jeudi soir à   Alger, par la «Compagnie du Piccolo Teatro de Milan», devant un public   nombreux. 

Mise en scène par Giorgio Strehler (1921-1997) sur un texte écrit en 1745   dans le registre de la «Commédia Dell’Arte», par le Vénitien, Carlo Goldoni   (1707-1793), cette £uvre comique de trois actes, rendue en Italien avec un   sous-titrage français défilant en haut de la scène, a été présentée à   l’Opéra d’Alger Boualem-Bessaïh dans le respect strict de la conception de   Strehler. 

Apparue au XVIe siècle, la Commedia dell'arte, ou théâtre interprété par   des gens de l’art (c'est-à-dire par des comédiens professionnels), est un   genre populaire qui se caractérise par des «personnages stéréotypés aux   caractères hiérarchisés», jouant «masqués des situations burlesques», dans   une discipline d'acteur, où les comédiens, par l'improvisation, sont tout   le temps «dans l'urgence, à la recherche de leur survie», avait expliqué   Antonio Fava, lors de masters-class sur la Commedia dell'arte, encadrées en   2013 au Théâtre national Mahieddine Bachtarzi (Tna). 
Fille unique de Pantalon, un riche marchand vénitien, Clarisse vit les   derniers arrangements en vue de son mariage avec Silvio fils du docteur   Lombardi, lorsqu’intervient Arlequin, pour annoncer la visite de son   nouveau maître Federigo Rasponi, premier fiancé de Clarisse, pourtant   supposé mort à Turin, assassiné dans une embuscade. 

Plongée d’abord dans la stupeur, l’assemblée découvrira après que le   nouveau maître d’Arlequin, n’est autre que Béatrice, la s£ur de Frederigo   Rasponi qui s’est dissimulée dans ses accoutrements et qui, en réalité,   était à la recherche de son amant Florindo Aretusi, accusé d'être   l'assassin de Federigo Rasponi. 

Arlequin, se faisant solliciter par Florindo Aretusi, s’invente un clone   et accepte de le servir, devenant ainsi le valet de deux amants qui se   cherchent, bousculant l’autorité des maîtres et bouleversant les amours   Occupant tous les espaces de la scène avec le souci de faire jouer les   accessoires (chaises, tables, ustensiles de cuisine, luminaires, journaux   intimes et différents costumes dans deux grandes malles) comme de   véritables partenaires, la quinzaine de comédiens, dans des accoutrements   de l’époque, propres aux différents personnages de la Commedia dell'arte,   ont brillé par un jeu intense aux échanges directs, dans une dramaturgie   aux aphorismes pertinents et au rythme ascendant et soutenu.   

En fonction des différentes situations, l'agencement intelligent et   esthétique du corps dans ses moindres gestes et mouvements avec une mimique   expressive du visage a considérablement soutenu le verbe en action, dans   des rôles emballés, burlesques mais mesurés, rendus dans la grâce, le pas   élancé et le jeu élégant. 

La scénographie, £uvre du grand Ezio Frigerio, gardée elle aussi intacte   par la Compagnie du Piccolo Teatro de Milan, a été conçue sur un fond   neutre, avec au milieu de la scène, un jeu de rideaux annonçant l’espace de   chaque situation, monté sur une estrade où était centralisé le déroulé de   la trame, rendue, durant trois heures, en trois parties, annoncées par les   douze coups du brigadier et séparées par trois entractes. 

Dans de brèves interventions, six musiciens ont servi à ponctuer les   moments importants de la pièce, que le public, qui a beaucoup interagi avec   les comédiens, a hautement appréciée, applaudissant chaque fin de   situation.  «Arlequin de Goldoni est un héritage de la tradition culturelle italienne,   avec un masque qui a le don d’être universel, appartenant, à la fois, au   monde académique et à la sensibilité populaire», peut-on lire sur le   document de présentation du spectacle.  Produit par la Compagnie du Piccolo Teatro de Milan, la comédie populaire,   «Arlequin, serviteur de deux maîtres», déjà présentée en 2005 au Tna, a été   organisée dans le cadre du programme culturel italien, «Italia, Culture,   Meditteranéo», sous l’égide du ministère de la Culture et en collaboration   avec l’Opéra d’Alger.

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