Trente personnes ont été condamnées jeudi à des peines de 3 à 5 ans de prison par un tribunal de la province de Binh Thuan (centre-sud) pour «perturbation de l'ordre public», ont rapporté des médias.
Les personnes condamnées ont été arrêtées le 10 juin dernier pour avoir vandalisé le bâtiment du comité populaire de la province lors des manifestations qui ont éclaté au Vietnam pour protester contre le projet de loi sur les zones économiques spéciales (ZES). Selon l’accusation, des centaines de personnes ont pénétré dans l’enceinte du comité provincial où ils ont lancé des projectiles sur des policiers et vandalisé le bâtiment. Plusieurs voitures et motos ont également été incendiées par les protestataires.
Après toute en une nuit de protestation, la police a réussi à disperser la foule. Un autre groupe de manifestants sera jugé ultérieurement pour «destruction délibérée de biens» et de «résistance aux agents de la force publique dans l'exercice de leurs fonctions officielles».Plusieurs procès se sont déroulés dans les villes vietnamiennes pour juger les manifestants, notamment à Binh Thuan où 31 personnes ont été condamnées à 4 ans de prison ferme.
Des manifestations ont éclaté au Vietnam les 10 et 11 juin dans plusieurs villes, notamment la capitale Hanoï, Da Nang et Ho Chi Minh-Ville pour contester un projet de loi sur les zones économiques spéciales.
Une disposition controversée qui permet la location de terres dans ces ZES pour une durée de 99 ans à des investisseurs étrangers a fait resurgir un sentiment anti-chinois au sein de la population qui craignait que des hommes d’affaires en provenance de la Chine s’accaparent les terrains dans ces zones sur fond de revendications territoriales de Pékin dans la mer de Chine méridionale, appelée mer de l’Est par le Vietnam.
La grogne des vietnamiens a poussé le gouvernement à retirer le projet de loi de l’Assemblée nationale pour approfondir le débat et essayer de trouver un consensus sur le texte.