Economie

Fiscalité: Nécessité de mieux communiquer pour une collecte efficace de l'impôt

Publié par DK News le 03-11-2018, 17h55 | 31
|

Un travail de communication et de sensibilisation est nécessaire auprès des administrations fiscales et des contribuables pour une collecte efficace de l'impôt, a indiqué samedi l'expert et consultant en économie, Abdelhak Lamiri.

Intervenant au colloque national intitulé "La fiscalité, un levier pour une bonne gouvernance et un instrument de cohésion sociale", organisé par l'espace de réflexion Forum algérien pour la citoyenneté et la modernité (FACM), M. Lamiri a tenté d'établir le constat de l'état de la fiscalité en Algérie, proposant certaines suggestions.

Ainsi, l'intervenant a émis plusieurs propositions telles que l'établissement d'une meilleure communication autour de la fiscalité, notamment locale, à travers de notes de vulgarisation à destination des contribuables pour une plus grande transparence.

Le consultant a par ailleurs pointé du doigt le manque de discernement de la fiscalité nationale entre différents types de contribuables prenant l'exemple des entreprises de "production" et les entreprises "d'importation".

"Par exemple, il nÆy a que 7% de différence de taxation en terme d'IBS (Impôt sur les bénéfices des sociétés) imposé sur une entreprise qui produit et une autre qui importe", a-t-il souligné.

Autre suggestion, M.Lamiri a souligné l'interêt d'adapter la fiscalité dans le secteur de l'agriculture pour le développer, à travers la promotion de coopératives agricoles soumises à des taxations réduites.

Il a ainsi appelé à la nécessité d'une vision claire en terme de fiscalité pour tirer lÆéconomie "vers le haut", la fiscalité étant un levier de réalisation des objectifs stratégiques de l'économie dÆun pays, a-t-il soutenu.

Présent au colloque, le président du FACM, Noureddine Sbia, a estimé que la fiscalité dans un pays constitue un facteur de stabilisation politique et une référence "pour toute modernisation politique économique et sociale".

Selon lui, il s'agit donc d'un thème majeur et crucial pour un développement cohérent et harmonieux de l'Algérie nécessitant l'optimisation de la relation entre l'administration fiscale et le citoyen.

Pour M. Sbia, il s'agit ainsi d'impliquer les élites tout comme la société civile pour éviter la persistance des stéréotypes et méconnaissances autour du prélèvement de l'impôt.

"Le prélèvement fiscal obligatoire sur le revenu passe au mieux pour une fatalité et au pire comme une injustice", a-t-il observé.

Pour réduire voire ôter ces idées, le président du FACM a appelé à £uvrer pour une meilleure connaissance par les citoyens du système fiscal et de son utilisation notamment à travers les services qu'offre l'Etat au citoyen via les recettes fiscales collectées (enseignement, soins, routes,

éclairage public).

Ce travail de communication nécessaire a pour objectif de "dédiaboliser" l'impôt, de façon à être vulgarisé et ainsi accepté par le contribuable, a-t-il souligné.

Ainsi, M. Sbia assure qu'une communication fluide et permanente entre les deux parties, institution fiscale et contribuable, favorisera le processus de décentralisation entamé par les hautes autorités du pays.

Intervenant lors de ce colloque, la vice-présidente du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Nacéra Haddad, a souligné, pour sa part, l'intérêt de saisir les opportunités économiques et celles de la ressource humaine existantes en faveur du développement économique local générateur de recettes fiscales pour les communes et les wilayas.

Selon Mme Haddad, une bonne politique fiscale ne peut ainsi se substituer à une dynamique économique locale ce qui appelle à une densification du tissu de PME à travers les wilayas du pays afin de hisser les recettes fiscales.

Pour illustrer ses propos, l'intervenante a indiqué que l'Algérie compte une moyenne de 22 PME pour 1.000 habitants tandis que des "pays voisins" possèdent entre 50 et 60 PME pour 1.000 habitants.

"On ne peut pas reprocher à la politique fiscale de ne pas remplir son rôle sans une réelle dynamique économique qui produit de la richesse", a-t-elle estimé.

La représentante du FCE a également insisté sur l'intérêt de permettre aux wilayas et aux communes de pouvoir "se prendre en charge", notant que nombre de taxes prévues par les textes de loi ne sont actuellement pas prélevées.

Pour y remédier, Mme. Haddad a suggéré de saisir le concept de démocratie participative, un ensemble "d'espaces de dialogue" au niveau local, pour permettre aux acteurs locaux de travailler ensemble pour la collecte de la fiscalité, facteur d'autonomie et de développement des collectivités.

|
Haut de la page

CHRONIQUES

  • Walid B

    Grâce à des efforts inlassablement consentis et à une efficacité fièrement retrouvée, la diplomatie algérienne, sous l’impulsion de celui qui fut son artisan principal, en l’occurrence le président de la République Abdelaziz Bouteflika, occupe aujour

  • Boualem Branki

    La loi de finances 2016 n’est pas austère. Contrairement à ce qui a été pronostiqué par ‘’les experts’’, le dernier Conseil des ministres, présidé par le Président Bouteflika, a adopté en réalité une loi de finances qui prend en compte autant le ress

  • Walid B

    C'est dans le contexte d'un large mouvement de réformes sécuritaires et politiques, lancé en 2011, avec la levée de l'état d'urgence et la mise en chantier de plusieurs lois à portée politique, que ce processus sera couronné prochainement par le proj

  • Boualem Branki

    La solidité des institutions algériennes, la valorisation des acquis sociaux et leur développement, tels ont été les grands messages livrés hier lundi à Bechar par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Nouredine Bédoui.

  • DK NEWS

    Le gouvernement ne semble pas connaître de répit en cette période estivale. Les ministres sont tous sur le terrain pour préparer la rentrée sociale qui interviendra début septembre prochain.

  • Walid B

    Dans un contexte géopolitique régional et international marqué par des bouleversements de toutes sortes et des défis multiples, la consolidation du front interne s'impose comme unique voie pour faire face à toutes les menaces internes..

  • Walid B

    Après le Sud, le premier ministre Abdelmalek Sellal met le cap sur l'Ouest du pays où il est attendu aujourd'hui dans les wilayas d'Oran et de Mascara pour une visite de travail et d'inspection.