Crise au Sri Lanka : Les partisans de Rajapakse se mobilisent pour sa nomination comme Premier ministre

Publié par Dk News le 05-11-2018, 16h51 | 5

Des milliers de partisans de l'ex-président du Sri Lanka Mahinda Rajapakse convergeaient lundi vers la capitale Colombo pour appuyer sa nomination controversée au poste de Premier ministre, qui a plongé le pays dans une crise politique.

Depuis le limogeage surprise, voilà dix jours, par le président Maithripala Sirisena du chef du gouvernement Ranil Wickremesinghe, et son remplacement par l'ex-homme fort de l'île (2005-2015) Rajapakse, le Sri Lanka se retrouve de fait avec deux Premiers ministres rivaux.

M. Wickremesinghe dénonce ce renvoi comme inconstitutionnel et s'accroche au pouvoir.
Lundi, des bus amenaient des supporters de M. Rajapakse de toute l'île pour une manifestation prévue à proximité du Parlement.

L'institution reste suspendue malgré les appels de la communauté internationale à convoquer les députés pour départager les deux parties. La convocation du Parlement est actuellement prévue pour le 14 novembre, une date qui ne cesse de fluctuer.

Dans sa déclaration la plus ferme à ce jour, le président du Parlement a dit qu'il ne reconnaissait pas la nomination de M. Rajapkse et que le chef de l'Etat avait enfreint la Constitution en limogeant le Premier ministre et en suspendant l'assemblée législative. «Jusqu'à ce que la nouvelle faction soit à même de prouver sa majorité au Parlement, je ne reconnaîtrai que la situation qui prévalait avant le 26 octobre», date du renvoi du chef du gouvernement, a indiqué Karu Jayasuriya dans un communiqué.

La semaine dernière, Ranil Wickremesinghe a procédé à une démonstration de force en réunissant des dizaines de milliers de partisans pour une manifestation pacifique devant sa résidence officielle. Il y reste retranché depuis le début de la crise, malgré les menaces d'expulsion.

Lors d'élections en 2015, une alliance du parti de M. Wickremesinghe et d'une faction emmenée par M. Sirisena avait évincé Mahinda Rajapakse du pouvoir. Ce dernier avait mis un terme en 2009 au conflit avec la rébellion tamoule, au prix d'un bain de sang. Mais une fois aux responsabilités, les relations entre les deux partenaires ont tourné en raison notamment de divergences sur la politique économique.

La famille Rajapkse possède encore énormément de pouvoir et d'influence au Sri Lanka, malgré des accusations de «meurtres, népotisme et corruption».