Culture

23e Sila: L'édition algérienne obnubilée par le roman

Publié par Dk News le 05-11-2018, 16h51 | 13
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La majorité des éditeurs tablent sur le roman qui   représente un chiffre important dans les publications algériennes, lors de   leur participation au Salon international du livre d'Alger (Sila), pour   réaliser des ventes importantes. 

L'intérêt pour le roman s'explique par l'engouement qu'il suscite sur les   réseaux sociaux et dans la presse culturelle, outre le pullulement des prix   destinés au récit. 

Les étagères des librairies algériennes devront, au cours des prochaines   semaines, accueillir plus de 200 romans, produits de maisons d'édition   algériennes, selon les pronostics du Sila, dénotant du taux important du   lectorat et de l'existence d'un véritable marché du roman en Algérie. 

Le romancier Bachir Mefti de la maison d'édition «Manchourat El Ikhtilaf»   a affirmé, à cet égard, que «ses éditions ne se focalisent pas sur le   roman, qui est moins présent que les ouvrages d'études et de philosophie»,   reconnaissant cependant que «l'affluence sur le roman lors du Sila est plus   significative que sur les autres ouvrages». 

Il a, à ce propos, relevé qu'au cours des dernières d'années, les ouvrages   d'études et de critique étaient plus prisés.  «Le foisonnement auquel nous assistons aujourd'hui ne signifie nullement   la qualité «, a-t-il estimé, déplorant, dans ce contexte, «l'existence de   parasites parmi ceux qui écrivent et éditent juste pour tenter leurs   chances». 

«Seule une petite minorité vient à l'écriture par passion et sérieux»,   a-t-il rappelé. En dépit d'une «anarchie généralisée», il sera procédé à   «une grande opération de tri et de filtrage», car même si «le lecteur se   perd dans des dizaines de textes sans valeur, il finit toujours par trouver   son chemin dans la jungle des écrits», a-t-il soutenu. 

Pour le directeur d'édition d'»El-Djazair Takra'a», Abderrazak Boukebba,   «la prédominance du roman sur nos publications n'est qu'un début et non une   perspective», révélant, à ce propos, que ses éditions s'emploient à former   prochainement un collectif de maisons d'édition pour s'ouvrir sur les   autres domaines d'édition. 

Nassima Belguendouz, directrice de la maison d'édition «Bohima» a estimé,   pour sa part, que «le roman revêt une magie particulière, car il est la   fiction de la vérité et la vérité de la fiction en même temps», ajoutant   que le roman «suscite l'engouement du lecteur, ce qui incite l'éditeur à   présenter ce qui est à même de servir et de satisfaire la demande et de   raffiner le goût». 

Elle a nié, toutefois, le fait que le roman prédomine sur les publications   de sa maison d'édition, car même si «son chiffre est le plus élevé, son   taux ne dépasse pas les 30%». 

Décrivant le récit algérien, Mme Belguendouz a dit que «la scène   algérienne du récit comporte aussi bien des points négatifs que positifs»   dus, selon elle, «aux goûts qui différent» et à «l'approche faite du roman   et de l'écriture, autant par le lecteur que par l'écrivain».  Mme Belguendouz ne nie pas, cependant, l'existence d'écrits de haute   qualité et de différents choix chez les écrivains actuels». 

 Les prix littéraires: véritable motivation pour les éditeurs et les   auteurs

De nos jours, l’Algérie compte à son actif bon nombre de prix littéraires,   à l’instar des prix Tahar Ouettar et Assia Djebar (Alger), prix El-Djazaïr   Takra’a et prix Mohammed Dib (Tlemcen), prix Abdelhamid Benhadouga (Borj   Bou Arriridj) et ceux dédiés au roman.

Il s'agit d'une motivation   supplémentaire pour les auteurs et un leitmotiv pour relancer un lectorat   orienté vers la narration. 

L’auteur critique Bachir Dhifallah estime que cela ne peut qu'être   profitable au lectorat et aux écrivains pour se faire un nom, d’autant que   ½le roman est au centre de plusieurs manifestations régulières «, indiquant   que les prix ½ont éveillé un certain goût littéraire chez les lecteurs,   grâce aux titres primés». 

Le romancier Mohamed Djafar croit, quant à lui, que ½la situation a   radicalement changé», affirmant que ½les prix littéraires se sont   substitués à l’idéologie. C’est dire qu’il existe, de nos jours, des   écrivains à prix et non des romanciers «. Pour M. Djafar, ½tout écrivain   qui s'engage, corps et ame, dans l’écriture romanesque, n’avance qu’en   récitant la formule magique lui permettant de décrocher le titre suprême de   lauréat». «Nous nous retrouvons ainsi devant un roman unique répétitif et   ennuyeux «, a-t-il soutenu. 

Le directeur des Editions El-Djazaïr Takra’a, le poète et écrivain   Abderrazak Boukebba voit, pour sa part, que ½leur principal projet visait à    forger un lectorat digne de ce nom», reconnaissant, toutefois, que les   prix ont joué un grand rôle pour hisser la côte du roman au plus haut   niveau, d’autant que leur maison d'édition avait institué le prix   El-Djazaïr Takra’a, dédié aux écrivains, jeunes et moins jeunes.  M. Boukebba a rappelé, à ce titre, qu’il avait reçu 300 manuscrits en lice   pour le prix de la première édition de ce concours. 

Exprimant son avis sur l’écriture uniquement pour l'obtention d'un prix,   l’éditeur a soutenu que les prix ont certes ½encouragé certains auteurs à   se lancer dans l'écriture de nouveaux ouvrages et amené d'autres à terminer   leurs écrits à l'arrêt, ce qui s'inscrit en droite ligne avec la principale   finalité de ses éditions». Toutefois, a-t-il ajouté, ½nous ne nous   focalisons pas sur le gain pécuniaire, autant que nous aspirons à garantir   les droits d’auteurs». 

Dans une déclaration à l’APS, l’écrivain Bachir Mefti a fait savoir, pour   sa part, que ½ les grands prix du roman arabe, et principalement ½Booker»,   constituent un véritable catalyseur pour le marché romancier «.

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