23e Sila : Taos Amrouche évoquée à travers son parcours atypique

Publié par Dk News le 06-11-2018, 16h35 | 58

Une rencontre sur l'£uvre de l'écrivaine Taos   Amrouche, première romancière algérienne de langue française, a été   organisée lundi à Alger, en hommage à cette intellectuelle dont l'£uvre,   «singulière», a été essentiellement marquée par la reconquête de soi.   

Organisée en marge du 23e Salon international du livre d'Alger (Sila), la   rencontre animée par l'éditeur Amar Inagrachene, s'est longuement   intéressée au parcours «singulier» de Taos Amrouche dont l'oeuvre est   entièrement dédiée aux affres de l'exil auquels viendront s'ajouter les   tourments dûs à sa condition de «chrétienne socialement marginalisée», dira   l'orateur.  

Amar Inagrachène atteste que l'auteure de «Solitude, ma mère», était une   des écrivaines de son époque qui n'aura de cesse de pourfendre les «tabous»   et les «traditions rétrogrades» dans une société repliée sur elle-même.   «Taos Amrouche bannissait les réflexes communautaristes et refusait le   repli dans une identité figée», atteste Inagrachène qui prépare une thèse   sur cette figure féminine, oubliée, de la littérature algérienne qui a   signé son premier roman «Jacinthe noire», en 1947.  

Pour étayer ses dires, l'orateur rappelle que Taos Amrouche, membre  fondateur de l'Académie berbère en 1965 à Paris, a dû se retirer de cette   organisation, devant le «refus de ses membres de s'ouvrir aux autres   cultures».  

 Egalement cantatrice, Taos Amrouche a été la première artiste à adapter à   l'opéra «achwiquen» -chants poétiques traditionnels kabyles chantés par des   femmes- pour tirer de l'oubli ce patrimoine oral, préservé et transmis par   les femmes de génération en génération. 


Née à Tunis en 1913, Taos Marie-louise Amrouche est issue d'une famille   algérienne christianisée. Elle est la fille de Fatma Marguerite Ait Mansour   et la s£ur de Jean El Mouhoub Amrouche (son aîné), tous deux écrivains.   Taos Amrouche est l'auteure de quatre romans autobiographiques et d’un   «journal intime» dans lequel elle se révolte contre les traditions   mortifères, tout en s'interrogeant sur ses déracinements et ses exils.  

Le 23e Sila se poursuit jusqu'au 10 novembre avec des rencontres   thématiques sur le livre et l'édition.   Quelques 300.000 titres d'éditeurs algériens et étrangers, dont le nombre   avoisine le millier, y sont exposés.