Santé : Les bactéries multi-résistantes responsables de 33.000 morts en Europe

Publié par Dk News le 07-11-2018, 16h34 | 10

Les bactéries résistantes aux antibiotiques sont  responsables de la mort de 33.000 personnes dans l'Union européenne en  2015, selon les calculs de chercheurs européens publiés dans la revue The Lancet Infectious Diseases.

Les chercheurs ont élaboré un modèle de calcul des contaminations et des  décès pour cinq types d'infections à partir des données du réseau européen  de surveillance EARS (European antimicrobia resistance surveillance  network).

Pour l'année 2015, ils estiment à 671.689 le nombre de personnes  contaminées et à 33.110 le nombre de décès attribuables aux bactéries  multi-résistantes.

L'impact est «comparable à l'effet cumulé de la grippe, de la tuberculose  et du virus du sida», sur la même période, notent les auteurs.

La majorité des décès touchent les jeunes enfants de moins de 12 mois et  les plus de 65 ans.
L'impact en terme de mortalité est le plus élevé en  Italie et en Grèce, l'Italie comptant à elle seule pour plus du tiers des  morts associées aux super-bactéries, selon l'étude.

Les médecins alertent régulièrement sur le danger de la surconsommation  d'antibiotiques, qui rend résistantes de redoutables bactéries.

Une équipe australienne a mis en garde en septembre dernier sur la  diffusion d'une bactérie résistante à tous les médicaments connus,  Staphylococcus epidermidis, qui peut entraîner des maladies graves ou la  mort, et qui est apparentées au staphylocoque doré résistant à la  méticilline (MRSA).

Sur le total de 670.000 infections par une bactérie multi-résistante  estimées en 2015, près des deux tiers ont été contractées dans le milieu  hospitalier, notent les chercheurs qui soulignent «l'urgence d'une prise en  compte de la résistance aux antibiotiques comme une donnée de santé vitale  pour les patients et le besoin de concevoir des traitements alternatifs  pour les patients qui ont d'autres maladies et qui sont vulnérables du fait  de défenses immunitaires amoindries ou de l'âge».

L'Italie et la Grèce représentent un cinquième des infections, selon  l'étude. Pendant la période sous revue, plus de 10.000 personnes sont décédées en  Italie d'infections, notamment par la bactérie Escherichia coli et le  staphylocoque doré, un chiffre élevé même si on prend en compte le  vieillissement de la population.