Santé : Lancement d'une campagne de sensibilisation sur les dangers des produits pyrotechniques

Publié par DK News le 07-11-2018, 18h42 | 586

Une campagne nationale de sensibilisation quant aux dangers des produits pyrotechniques sur la santé des enfants a été lancée ce mercredi par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, impliquant d'autres secteurs et ciblant notamment les parents, a annoncé un responsable du ministère.

Placée sous le slogan «Des dinars en fumée et des vies en danger», cette campagne, qui prendra fin le 18 novembre, est dictée par la célébration de la fête du Mawlid Ennabaoui, le 20 novembre, durant laquelle l'utilisation de ces produits prohibés atteint son paroxysme, avec son lot d'accidents corporels, aux conséquences parfois graves et irréversibles, voire mortelles, précise à l'APS le Chargé de Prévention contre les accidents domestiques au ministère, Dr Rédha Hadj Mati.

La démarche consiste notamment à informer, via tous les supports médiatiques et autres portes ouvertes et conférences, le grand public, en premier lieu les parents, sur ce qui représente «un réel problème de santé publique», ajoute-t-il, faisant savoir que les Imams et les «Mourchidates» ont été mis à contribution pour consacrer leurs prêches religieux à cette question.

Tout en soulignant que ce sont les pétards qui viennent en pole position, le spécialiste fait remarquer la panoplie «de plus en plus dangereuse» mise sur le marché, ces dernières années, et dont «l'appellation populaire même donne des frissons».

Pour autant, avertit-il, même les pétards de «petite taille» peuvent entraîner des brûlures et des mutilations, dont les cicatrices sont «à vie et que la chirurgie ne peut qu'améliorer».

D'où, relève-t-il, l'impératif pour les parents «qui achètent eux-mêmes» ces produits, d'être sensibilisés sur cette question. A titre illustratif, Dr Hadj Mati fait savoir qu'en 2015, la Clinique centrale des brûlés Pierre et Claudine Chaulet (Alger) a reçu, durant la célébration de cette fête religieuse, 30 urgences, en majorité des enfants de moins de 15 ans, présentant des brûlures entre le 1er et le 2é degrés, avec fractures et plaies, essentiellement au niveau des mains et du visage.

Pour y exercer, par ailleurs, en tant que chirurgien, le spécialiste fait, néanmoins, observer que le nombre des blessés a chuté comparativement à l'année précédente durant laquelle les pétards avaient causé 52 blessés dont 41 enfants de moins de 15 ans.

Le représentant du ministère de la Santé tient, en outre, à souligner que le défi consistant à mettre fin, ou tout au moins à réduire, la dangerosité de ce phénomène incombe également aux autres acteurs concernés, à savoir les ministères de l'Intérieur et des Collectivités locales, de l'Education nationale, du Commerce, des Finances (Douanes), la Protection civile, etc.

Ceci, argumente-t-il, d'autant plus que l'utilisation de ces produits ne se limite plus au Mawlid Ennabaoui mais est observée, depuis quelques années, lors de la célébration des différentes circonstances festives, en sus de leur prévalence dans les stades lors des matchs de football notamment. Ce pourquoi, un Comité d'organisation multisectoriel composé de membres issus de ces institutions est mis en place pour piloter et mener cette campagne, qui cible, par ailleurs, les professionnels de la Santé pour leur rappeler «les bonnes pratiques» à adopter lorsqu'ils sont confrontés aux cas de brûlures ou d'amputations, conséquemment à la manipulation des produits pyrotechniques.

Outre cette action nationale, le ministère de la Santé a lancé, le 20 octobre dernier, une campagne au niveau local, à travers une note adressée aux 48 Directeurs de la Santé et de la Population (DSP) leur enjoignant de lancer diverses manifestations de sensibilisation sur les risques encourus par l'utilisation des pétards et autres produits pyrotechniques.

«La société algérienne est la seule, dans le monde arabo-musulman à fêter le Mawlid Ennabaoui de cette manière et nous ignorons l'explication de ce phénomène «, conclut Dr Hadj Mati, rappelant que depuis 1963, l'Algérie avait pourtant mis en place un dispositif législatif prévoyant «des sanctions contre la commercialisation et l'usage» des produits pyrotechniques.