Economie

Symposium du Forum des Pays Exportateurs de Gaz: Guitouni à Trinité-et-Tobago

Publié par DK News le 14-11-2018, 16h04 | 8
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Le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni a participé mardi à Port d’Espagne (Trinité-et-Tobago) au Symposium spécial organisé par le Forum des Pays Exportateurs de Gaz (Gas Exporting Countries Forum-GECF) en collaboration avec le ministère de l’Energie et des Industries énergétiques de Trinité-et-Tobago.

"Ce sont les avantages et les qualités indéniables du gaz qui le qualifient pour être une énergie prioritaire pour assurer la sécurité énergétique à long terme" (Guitouni)

Ouvert par le Premier ministre de Trinité et Tobago, Dr Keith Rowely, le symposium est organisé en prévision de la tenue de la 20ème réunion ministérielle du GECF à Port d’Espagne mercredi qui marquera également la célébration du 10ème anniversaire du Forum, a indiqué le ministère de l'Energie dans un communiqué.

Le ministre est intervenu dans un panel consacré au gaz naturel et à la sécurité énergétique à long terme auquel ont participé également d’autres ministres de l’énergie membres du GECF.

Lors de ce panel, M. Guitouni a mis l’accent sur deux défis principaux que les pays membres du GECF sont appelés à relever conjointement.

Le premier est "de satisfaire la demande d’énergie d’une population mondiale qui passera de 7,3 milliards d’habitants en 2015 à 9,2 milliards en 2040, vivant principalement dans les pays en développement, et en milieux de plus en plus urbains".

Le deuxième défi est de "satisfaire une demande d’énergie primaire prévue d’augmenter de plus du tiers (35%) en 2040, en raison d’une économie mondiale qui doublera de taille à l’horizon 2040, et en dépit des améliorations de l’intensité énergétique du fait du progrès technologique, des politiques favorisant l’amélioration de l’efficacité énergétique, et de la transition de la structure de l’économie mondiale vers le secteur des services moins énergivore".

Ces deux défis étant relevés, le ministre a évoqué le rôle primordial que peut jouer le gaz naturel pour y faire face vu qu’ils sont conjugués aux problématiques du développement durable et du réchauffement climatique: "Ce sont les avantages et les qualités indéniables du gaz qui le qualifient pour être une énergie prioritaire pour assurer la sécurité énergétique à long terme", a déclaré M. Guitouni.

En effet, le gaz naturel est abondant et peut subvenir aux besoins futurs de manière durable. Selon le GECF, les ressources de gaz naturel s’élève à 465.000 milliards de mètres cubes, dont 180.000 prouvées, correspondant à 130 années au rythme actuel de production. Les chiffres de l’AIE sont encore plus optimistes, avec presque 230 années de couverture.

Autour des questions débattues dans le panel, le ministre de l’énergie a évoqué plusieurs contraintes parmi lesquelles trois qui ralentissent l’expansion du gaz naturel en dépit de tous ses avantages et qualités.

En premier lieu, M. Guitouni a souligné les dangers de la désinformation autour du gaz naturel "qui influence encore très négativement l’opinion publique, en raison de la compétition qu’il subit sur tous les fronts".

En deuxième lieu, le ministre a évoqué la problématique de l’investissement en rapport avec les politiques mises en œuvre dans le secteur de l’électricité dans certaines régions du monde et qui ont eu des effets pervers sur les industries gazières.

A ce sujet, le ministre a illustré ses propos en citant les effets de certaines politiques de développement des énergies renouvelables par l’octroi de subventions massives sur la base d’une tarification basée sur les coûts marginaux à court terme.

"Cette tarification a été associée à un marché du carbone peu performant, qui a eu pour effet pervers de favoriser le charbon au détriment du gaz naturel", a souligné le ministre qui a également ajouté que "les effets de ces politiques sont aujourd’hui en contradiction avec les objectifs environnementaux et ne correspondent pas aux nécessités d’investissement pour sécuriser les approvisionnements à long terme".

Concernant cette dernière question qui constitue justement la 3ème contrainte citée, M. Guitouni a alerté sur les changements profonds dans les structures du marché mondial du gaz affectées par la concurrence qui ne répond plus à la logique de la sécurité et de la fiabilité mais à une autre logique de l'opportunité.

"A travers cette logique de marché, nous assistons à une ‘commoditisation’ du gaz naturel", a déclaré le ministre qui a regretté que l’industrie du gaz naturel qui s’appuyait sur la logique du dialogue direct entre producteurs et consommateurs "est en train de devenir une industrie de ‘commodité’ qui donne l’illusion d’une offre abondante de gaz sans tenir compte des éventuelles menaces à long terme pouvant résulter d’une crise économique, manque de visibilité des investissements et report des décisions finales d’investissement".

Le ministre a par ailleurs abordé "le potentiel important d’amélioration des performances techniques du gaz naturel, depuis la production jusqu’au consommateur final, y compris en matière de réduction des émissions, qu’il convient d’investir de manière soutenue".

A ce titre, il a salué le travail du GECF en faveur de la concrétisation de la feuille de route pour implémenter l’institut de recherche du gaz en Algérie. Il a également rappelé que la tenue de la première réunion du Comité scientifique de cet institut est prévue à Alger au courant du premier trimestre 2019.

Abordant les efforts de l’Algérie au sein du GECF, M. Guitouni a rappelé les actions menées en faveur de la promotion du gaz et du dialogue entre les pays producteurs et consommateurs :"Nous avons toujours œuvré à chaque fois que possible en faveur d’une démarche qui favorise et les consommateurs et les producteurs, et notre action au sein des différentes organisations, à l’instar de l’OPEP le prouve. C’est l’esprit de dialogue et de concertation qui a animé notre Président, Abdelaziz Bouteflika, qui a permis de faire aboutir un accord qualifié par beaucoup d'observateurs d’historique pour la stabilisation du marché pétrolier dans une logique de vision à long terme de sécurité énergétique et de prospérité partagée", a conclu le ministre.

Le GECF est une organisation intergouvernementale créée lors de la 8ème session du Forum informel des mêmes pays, tenue à Moscou en décembre 2008. Il est actuellement composé de 12 pays membres, en l’occurrence l’Algérie, la Bolivie, l'Egypte, la Guinée équatoriale, l'Iran, la Libye, le Nigeria, le Qatar, la Russie, Trinité-et-Tobago, les Emirats arabes unis et le Venezuela. L'Azerbaïdjan, l'Iraq, le Kazakhstan, les Pays-Bas, la Norvège, Oman et le Pérou ont le statut de Membres observateurs.

Avec le nombre actuel de membres, le GECF occupe une position forte sur le marché mondial du gaz et au sein des organisations internationales de l’énergie. Son potentiel repose sur les énormes réserves de gaz naturel des Pays Membres, qui totalisent 67% des réserves de gaz naturel prouvées dans le monde.

Le Forum valorise grandement le potentiel de ses pays membres et de ses membres observateurs.

Les Statuts du Forum stipulent que les objectifs stratégiques de cette Organisation sont de soutenir les droits souverains des pays membres sur leurs ressources en gaz naturel et leur capacité à planifier et à gérer, de façon autonome, le développement, l'utilisation et la conservation des ressources en gaz naturel, de façon durable, efficace et respectueuse de l'environnement, au bénéfice de leurs peuples.

En ligne avec les objectifs statutaires, le Forum œuvre également à favoriser le dialogue entre les producteurs de gaz et les pays consommateurs afin d’assurer la stabilité et la transparence du marché gazier et un prix équitable pour les intervenants sur ce marché. Il est aujourd’hui la seule plate-forme d’échange et de coopération entre pays producteurs et exportateurs de gaz.

La Réunion ministérielle du GECF est l’instance suprême et se réunit une fois par an en réunion ordinaire. Le Conseil exécutif composé des représentants nommés par les pays membres, est chargé notamment de diriger la gestion des affaires du Forum et la mise en œuvre des décisions de la Réunion ministérielle.

Le GGO est une référence mondiale en matière d’information sur les marchés du gaz et comportera dans cette nouvelle édition deux scénarios alternatifs. Le premier scénario d'atténuation des émissions de carbone prend en compte l'introduction éventuelle de nouvelles politiques énergétiques susceptibles de se concrétiser à la suite des engagements nationaux en matière de lutte contre le changement climatique et des mesures d'atténuation des émissions de carbone.

Le second scénario d'avancement technologique modélise les effets à long terme des progrès technologiques et de l'innovation sur les marchés mondiaux et régionaux de l'énergie, ainsi que les implications potentielles pour la demande de gaz.

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