Une mobilisation générale des automobilistes français protestant contre la hausse des taxes sur les carburants a paralysé, hier, toute la France, ont rapporté des médias locaux, évoquant plus de 1000 rassemblements tenus et plus de 50.000 personnes qui ont bloqué les principaux axes routiers du pays.
Les «gilets jaunes», nom donné en raison des vestes fluorescentes que chaque automobiliste est obligé de détenir dans sa voiture afin de le rendre visible en cas d'accident, ont protesté contre la hausse des taxes sur les carburants, mais également contre la politique «injuste» du gouvernement qui grèverait, selon eux, leur pouvoir d'achat. «C'est un mouvement apolitique, asyndical, c'est un ras-le-bol général du peuple!», ont scandé les animateurs de cette protestation, qualifiée par des médias français, d'«inédite». Les manifestants, qui ont organisé cette journée de mobilisation sur les réseaux sociaux, ont appelé à bloquer tout le pays samedi pour protester notamment contre la hausse des prix des carburants et la dégradation du pouvoir d'achat des salariés.
Soutenus par 73% des Français, selon une nouvelle enquête d'opinion, les «gilets jaunes» ont décidé, cette fois-ci, à faire entendre leur voix et à exprimer leur mécontentement vis-à-vis de la politique du gouvernement et des réformes mises en oeuvre.
Selon les médias de l'Hexagone, la hausse du prix de l'essence n'est ainsi qu'un «élément déclencheur», soulignant que «le mécontentement dans le pays est plus général».
«Les taxes sur l'essence, c'est la goutte de trop», a titré ainsi le quotidien Libération, estimant que «l'ampleur du mouvement dira si le président Emmanuel Macron a non seulement échoué à réconcilier le peuple avec ses dirigeants mais, pire, creusé le fossé qui les sépare».
Cette mobilisation a donné lieu, toutefois, à quelques incidents.
Selon le nouveau ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, une manifestante est décédée samedi matin en Savoie sur un barrage organisé par les «gilets jaunes» après avoir été heurtée par une voiture dont la conductrice a été prise de panique, ajoutant que d'autres incidents ont fait 16 blessés légers.
La manifestante tuée était âgée d'une cinquantaine d'année, a indiqué le ministre de l'Intérieur, précisant que la conductrice, se trouvant en «état de choc», a été placée en garde à vue. «Notre niveau d'inquiétude est maximum», a souligné en outre, M.Castaner, qui a demandé aux manifestants «de prendre toutes les dispositions de prévention et de sécurité».
«Le droit à manifester est essentiel dans ce pays, il faut le protéger, mais il faut aussi faire en sorte que l'organisation minimale de la manifestation évite ce genre de drame», a-t-il préconisé.
«Toutes mes condoléances à la famille et aux proches de la personne décédée en Savoie ce matin.
J'appelle chacun à respecter les consignes de prudence et de sécurité pour que les droits de manifester et de circuler librement s'exercent sans qu'un nouveau drame ne se produise», a affirmé, de son côté, le ministre de la Transition écologique et solidaire François de Rugy.