L'influence de la mondialisation et des technologies de l’information sur la souveraineté des nations mise en exergue lors d'un séminaire

Publié par Dk News le 20-11-2018, 15h52 | 47

La mondialisation, appuyée par les technologies de l’information et de communication, a influé sur la souveraineté des nations, atténuant grandement de leur "marge de manœuvre", ont estimé lundi à Khémis Miliana (Aïn Defla) des universitaires.

Au cours d’un séminaire national intitulé "réalité de la souveraineté nationale au regard des changements internationaux" abrité par l’université Djillali Bounaâma de Khémis Miliana, nombre d’universitaires versés en sciences politiques ont noté qu’à la faveur de la mondialisation et, son corollaire, les technologies de l’information et de communication, des comportements tels que l’ingérence dans les affaires des pays sous le couvert humanitaire sont devenus "monnaie courante".

Observant que les relations internationales reposent sur la force mais aussi sur les intérêts, le Pr Rabah Seghir Abdellah de l’université Alger 3, a noté que les pays les plus puissants de la planète s’emploient à tirer profit des ressources naturelles des pays du sud, n’hésitant pas à recourir à bien de "subterfuges" pour arriver à leurs fins.

Il a estimé que la mondialisation, voire l’"Américanisation", s’emploie à asseoir un "certain modèle social et culturel pour garantir son emprise sur les nations et, partant, les rendre vulnérables", soutenant que le "salut" ne peut résider que dans la valorisation des "spécificités et des traits caractéristiques revoyant à l’identité et à l’appartenance".

"L'Etat souverain n'agit que selon sa propre volonté, c'est le corollaire du droit à l'autodétermination, c’est-à-dire le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes mais dans la réalité des faits, cette théorie ne constitue qu’une vue de l’esprit", a-t-il déploré.

De son côté, le Dr Hadj Titaouni, spécialiste en information au département des sciences humaines à l’université de Khémis Miliana, s’est attardé sur le volet lié au recours à l’information dans le phénomène de la mondialisation, estimant que même les pays développés sont confrontés à cet état de fait.

Il a, dans ce cadre, fait référence à un ministre canadien de l’information qui, il y a quelques années, doutait que ces jeunes concitoyens résonnaient en tant que canadiens car avait-il argumenté, "ils font l’objet à longueur de journée du matraquage médiatique (films, documentaires, débats ) émanant du puissant voisin américain".

Le directeur d'un laboratoire de recherche de l'université de Khémis Miliana, le Dr Djamel Trak a, pour sa part, plaidé pour la "nécessité d’investir dans l’individu", mettant en évidence la place qui doit échoir à la science et au savoir dans cette entreprise "salvatrice".

"Il est clair que c’est l’individu qui constitue le capital qu’il y a lieu de fructifier le plus pour assurer le + décollage+ escompté par tout un chacun mais cela ne peut que rester au stade de vœu pieux si la science et le savoir ne sont pas associés à ce action", a-t-il martelé.

Au cours de son intervention, le Dr Nouredine Fellak de l’université de M’Sila a noté que la vulnérabilité de certains pays du tiers monde font que ces derniers constituent un terrain propice pour les puissants de la planète, appelant à l’exploitation optimale des ressources humaines.

S’attardant sur l’Algérie, il a estimé qu’elle se doit d’investir dans certains aspects qui attestent de la crédibilité dont elle jouit toujours, soutenant que le pays continue de susciter respect et estime à l’échelle internationale.

Il a, dans ce contexte, observé que le fait qu’une délégation du congrès américain se soit déplacée à Alger au lendemain des attaques terroristes du 11 septembre 2001 (ayant ciblé notamment New York) en vue de tirer profit de l’expérience algérienne en matière de lutte anti-terroriste atteste de la crédibilité dont jouit l’Algérie dans ce domaine.

Le consensus au sujet de la proposition algérienne faite aux pays exportateurs de pétrole (OPEP) de réduire la production en vue d’une remontée des prix constitue, également, un autre point qu’il y a lieu de mettre à profit, a-t-il enchainé, De nombreux spécialistes en sciences politiques et droit venus de 10 universités nationales ont pris part à cette manifestation scientifique.