Mise en place nécessaire d’un système d’information fiable pour évaluer le système de santé

Publié par Dk News le 23-11-2018, 15h51 | 6

La nécessité de mise en place d’un système d’information fiable pour pouvoir évaluer le système de santé national a été souligné, mercredi a Tizi-Ouzou, par des participants à un colloque internationale sur "Le système de santé face à l’évaluation à l’aune de la transition plurielle: regards croisés".

"Le système d’information actuel est insuffisant. Il est du rôle des scientifiques qui sont sur le terrain de faire ce travail de manière neutre, intransigeante et parfois sacrificielle pour dire la vérité scientifique, afin de permettre aux décideurs de faire les choix nécessaires", a observé Pr. Messaoud Zitouni, au premier jour de ce colloque de deux jours.

Le praticien spécialiste qui est également responsable du Plan national anti-cancer a déploré la non exploitation du projet  national d’information scientifique qui a été élaboré par des experts, "ce qui aurait permis d’avoir un débat basé sur une information et une situation vraie qui offrira une vision plus précise de la situation d’un secteur."

Le Pr. Abdelhamid Aberkane, qui abonde dans le même sens, a, lui aussi, insisté sur l’importance d’avoir un "débat basé sur des faits". Selon lui, les rapports "nombreux" produits par des chercheurs dans plusieurs secteurs et "qui offrent une information vraie, ne sont pas suffisamment valorisés  et exploités". 

"Le système d’information chez nous n’est pas suffisant et chacun doit faire au mieux pour produire de l’information à différents niveaux de responsabilité du local au national", a-t-il observé.

Cette information doit ensuite être assemblée et les différentes données confrontées puis classées pour pouvoir arrêter les choix, a-t-il ajouté, soutenant qu’un un système national d’évaluation "doit être bâti sur des indicateurs précis, universels et standardisés sur des normes qui permettront de définir les ajustements à apporter au système de santé".

Le président du colloque, Madjid Salmi, également maître de conférences à la faculté des Sciences économiques, commerciales et des sciences de gestion, a mis l'accent sur la nécessité de donner au système de santé un outil de contrôle qui est l’évaluation. "L’effort d’évaluation doit être porté sur le système de soins parce qu’on sait, avec une certaine précision, la richesse qu'il consomme, mais on ignore à peu près tout de ce qu'il produit", a-t-il dit.

Cet effort d’évaluation qui doit être entrepris sur le système de santé, "doit s’accommoder de la transition plurielle (démographique, épidémiologique, économique ) que traverse notre pays, afin que ce même système puisse répondre aux attentes et aux exigences des patients en matière de technicité de soins et de confort personnel" a-t-il dit. 

M.Salmi a relevé, dans ce contexte, que l’évaluation qui se fait au niveau des structures publiques de santé "est celle qui a trait aux diverses activités développées par les services". Néanmoins, a-t-il dit, "l’effort d’évaluation doit, de ce fait, être porté non seulement sur les  activités développées, mais également sur les pratiques exercées par le corps médical".